Y a de l’électricité dans la facture
Mardi, le gouvernement a confirmé que les tarifs réglementés de l’électricité, appliqués par EDF à quelque 28 millions de clients, augmenteraient en juin de 5% à 6%. C’est dans ce contexte que l’Insee a publié jeudi une étude sur les dépenses d’électricité.
Selon l’Institut de la statistique, «la consommation d’électricité des ménages s’établit à 28 milliards d’euros [en 2016, dernière année étudiée], soit 960 € en moyenne par ménage et par an ». En prenant cette base de calcul, l’augmentation des tarifs prévue dans quelques mois représenterait alors un surcoût annuel moyen compris entre 48 € et 56 € pour les particuliers. Cette augmentation contraste avec les tarifs des décennies précédentes. Entre les années 1980 et la fin des années 2000, «les prix de l’électricité sont plutôt stables», relève l’Insee. Cela est dû, entre autres, au développement des centrales nucléaires. Un premier basculement s’opère à partir de 2009, avec l’augmentation brutale d’une taxe : la contribution au service public de l’électricité (CSPE). En 2016, la contribution climat-énergie, la fameuse taxe carbone, prend le relais. Malgré tout, « un ménage français paie en moyenne son électricité 20 % moins cher que dans l’ensemble de l’UE, et pratiquement moitié moins qu’un ménage allemand», assure l’Insee. Plusieurs facteurs pourraient toutefois entraîner une hausse des prix dans les années à venir. Comme la prolongation ou le démantèlement des réacteurs nucléaires, qui coûteront des milliards d’euros. EDF a commencé à provisionner de l’argent, mais un rapport parlementaire de 2017 estimait que le groupe sous-estimait les dépenses à venir.