Avec la réforme du lycée, le difficile choix des spécialités
Réforme du lycée Les élèves sont en train de choisir leurs spécialités
Les lycéens de 2nde et leurs parents sont en pleine cogitation. La réforme du lycée se traduira l’an prochain par la suppression des séries en classe de 1re ( L, ES et S), remplacées par un choix de trois spécialités en 1re, ramenées à 2 en terminale. Les élèves sont donc en train de faire ces choix de spécialités, qui seront validés au conseil de classe du troisième trimestre. Et une partie de ceux qui ont répondu à l’appel à témoins de 20 Minutes sont déjà bien décidés.
Raison ou passion
Sans surprise, plusieurs élèves vont choisir les matières scientifiques que contenait l’ex-filière S pour se rassurer et ne pas se fermer des portes. C’est le cas d’Aristide, qui a opté pour les spécialités mathématiques et physique-chimie, avec tout de même une nouveauté, la spécialité sciences du numérique et de l’informatique. Idem pour la fille de Lilli : « Comme elle voulait faire un bac S, elle a choisi sciences de la vie et de la Terre, physique-chimie et maths. C’est ce qui est le plus cohérent pour elle. »
Certains élèves ont été guidés avant tout par leur attrait pour des disciplines. Eliott se dit ravi : « Grâce à la réforme du lycée, je peux choisir des spécialités qui me plaisent vraiment. J’ai opté pour art/audiovisuel, numérique et culture et littérature anglaise. Je vais enfin pouvoir m’éclater en cours. Cela me laisse aussi plus d’ouverture pour l’avenir, plus de polyvalence. Certains parents sont désespérés par la réforme, parce que leurs enfants sortent du schéma préétabli qui les faisait rêver. Mais cette réforme va permettre aux outsiders de se révéler ! »
Plus cartésiens, d’autres élèves ont décidé de leurs trois spécialités d’abord en fonction de leur projet professionnel. Car ils pensent que, en optant pour certaines disciplines, ils auront davantage de chances d’obtenir une place dans la formation supérieure de leur choix sur Parcoursup ou de réussir un concours. « Je souhaite prendre histoire-géographie-géopolitique et sciences politiques, mathématiques et sciences économiques et sociales, car je souhaite intégrer une école de commerce, annonce Nathan. J’ai été aidé par un conseiller d’orientation en ligne, ma professeure principale et j’ai fait beaucoup de recherches sur Internet. » Parmi les jeunes qui ont répondu à notre appel à témoins, certains hésitent encore. « Je me sens seule, car je doute de mes capacités dans certains domaines que j’apprécie », confie Elina. Le fils de Nicolas est lui aussi dans l’expectative : « Lui qui voulait devenir architecte, avec cette réforme, il est complètement désespéré. Il a besoin de faire l’option maths, mais ne se voit plus faire des maths poussées. Or, il n’existe pas de maths “allégées” comme en terminale. Si vous êtes généraliste, cette réforme vous oblige trop tôt à choisir des matières où vous n’avez pas eu encore le temps de tester vos vraies capacités. »