20 Minutes (Toulouse)

Des joueurs mauvais choyés par pitié ou par second degré

Malgré de piètres performanc­es, certains joueurs restent appréciés des fans

- Antoine Huot de Saint Albin

Evidemment, il y a eu quelques sifflets. Mais, au moment d’être remplacé par Mbappé, dimanche contre Strasbourg (2-2), Choupo-Moting n’a pas eu droit à une huée monumental­e du Parc des Princes. Pourtant, il avait empêché, maladroite­ment, Nkunku de marquer. Alors, traitement de faveur ? Depuis quelques semaines, les supporters parisiens chantent à la gloire du Camerounai­s. Et ce n’est pas pour des raisons sportives.

« Pour Choupo-Moting, c’est 50 % de sympathie, 50 % de pitié gentille. » Fred, abonné au Parc

A la mi- temps du match contre Montpellie­r, fin février, Choupo-Moting, en plein échauffeme­nt, s’était pris de passion pour un gamin qui gardait les buts lors du challenge Orange, relatait L’Equipe. Des gestes qui ont valu à l’ex-attaquant de Stoke une belle ovation du Parc. « Ce gars a une énorme cote de sympathie, explique Fred, abonné au Parc. Il n’est pas très bon, mais il se donne sur le terrain, c’est un bon camarade, il est respectueu­x et plutôt classe. C’est 50 % de sympathie, 50 % de pitié gentille. »

Des joueurs moyens, peut-être même un peu mauvais, qui ont reçu les vivats parfois un peu moqueurs de la foule, il y en a près de chez vous. Yanga-Mbiwa à Lyon, Brandao ou même Mitroglou à l’OM, Monnet-Paquet à Sainté, Diabaté à ses débuts à Bordeaux… « Quand on a vu les premiers matchs de Diabaté, on ne comprenait pas trop comment il était arrivé là, du coup, on se moquait, mais gentiment, raconte Steven, un supporter bordelais. On n’attendait rien de lui, donc on ne pouvait pas trop lui en vouloir. » Même son de cloche chez le fan parisien : « On ne savait pas ce que Choupo faisait là, au milieu d’une constellat­ion de stars. S’il n’y avait que lui comme attaquant, et qu’il était toujours aussi maladroit, la réaction du Parc serait différente… » Comprendre, donc, que Cavani, qui est la référence offensive du PSG, a la « légitimité » pour se faire siffler quand il rate une occasion. Pas Choupo-Moting. A Marseille, on accepte un peu moins bien les joueurs au faible rendement. « On a le chambrage et la moquerie assez violents, nous indique Blaah, rédacteur sur le site Hors-Jeu. Mais on a quand même une tendresse pour ces joueurs, surtout s’ils sont auteurs d’exploit, comme Brandao lorsqu’il marque contre l’Inter [en 2012]. » Car nos héros peuvent aussi devenir les idoles de tout un peuple. Demandez aux supporters bordelais lorsqu’on évoque le maladroit mais si précieux Diabaté, auteur de 66 buts en 152 matchs. A Marseille, Brandao a aussi fait son effet : « Il avait ses limites, mais il ne s’est jamais économisé, ajoute Blaah. Une fois que ce type de joueur est parti, on en parle avec une certaine nostalgie. » Pour Choupo-Moting, il faudra attendre encore un peu.

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 ??  ?? Contre Strasbourg, dimanche, Choupo-Moting a fait preuve de maladresse.
Contre Strasbourg, dimanche, Choupo-Moting a fait preuve de maladresse.

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