Geneviève Legay livre sa version
Plus de deux semaines après son admission aux urgences pour un traumatisme crânien, Geneviève Legay, la manifestante blessée à Nice le 23 mars lors d’une charge de la police pendant une manifestation interdite des « gilets jaunes », a pris la parole lundi. Interrogée par Mediapart, la militante de 73 ans, qui est toujours hospitalisée, réclame que « les mensonges cessent » et « que la procédure judiciaire permette de révéler la vérité sur [ses] blessures ». Sur France Bleu Azur, elle explique « ne pas se souvenir de ce qu’il s’est passé » pour la raison suivante : « Je pense que la première chose qu’ils ont faite, c’est de me donner un coup de matraque dans la tête et ça, il faut qu’on arrive à le prouver. »
Après avoir dans un premier temps affirmé que Geneviève Legay n’avait « pas été touchée par un agent de sécurité » avant sa chute, le procureur de la République avait admis le contraire quelques jours plus tard. « Un fonctionnaire de police isolé et dépourvu de bouclier avait écarté du bras vers sa droite [Geneviève] Legay, provoquant ainsi la chute de cette dernière », avait précisé Jean-Michel Prêtre, le 29 mars. A Mediapart, Geneviève Legay explique aussi que des enquêteurs, présents dans sa chambre d’hôpital le lendemain des faits, « ont surtout insisté pour me faire dire que c’était un journaliste qui m’avait poussée. Or, c’est faux. Je me rappelle avoir été poussée par un policier et je le leur ai dit. » Son avocat, Arié Alimi, a déposé plainte pour violence volontaire en réunion avec arme par personnes dépositaires de l’autorité publique et pour subornation de témoin.moin.