La marathonienne Clémence Calvin livre sa version des faits
L’athlète s’est expliquée sur ses deux contrôles ratés et critique l’AFLD
Après-midi rocambolesque dans l’affaire Clémence Calvin. La vice-championne d’Europe du marathon, qui a refait surface après un stage au Maroc émaillé de deux contrôles antidopage ratés, a choisi la fuite en avant, ou le conflit ouvert avec l’Autorité française de lutte contre le dopage (AFLD). Dans le cabinet de son avocat, à Paris, la jeune femme s’est exprimée sur les accusations de soustraction à un prélèvement d’échantillons. Si elle a bien reconnu avoir été notifiée d’un manquement à un contrôle, Clémence Calvin (28 ans) a dénoncé les conditions de sa rencontre avec les agents de l’AFLD dans les rues de Marrakech.
L’AFLD dément les allégations
« Des gens sont arrivés en me saisissant le bras et en disant : “Police française. Il est où Dahmani [son mari et entraîneur] ?” On est ensuite allés dans la direction où il était. J’ai tendu mon fils à son père et une des personnes m’a tapé le bras violemment. (…) J’ai pensé qu’on voulait m’enlever, ou enlever mon fils. A aucun moment, je n’ai pensé que c’était un contrôle. » Des allégations qui ont fait bondir l’AFLD, qui a riposté dans la foulée. L’instance, qui a démenti toutes les allégations de violence et d’usurpation d’identité, a ainsi précisé que Damien Ressiot, le directeur des contrôles, a participé lui-même à l’opération Calvin, en compagnie de deux contrôleurs. En effet, l’ancienne coureuse de 10 000 m, qui n’avait jamais couru de marathon avant de remporter l’argent en 2018 aux championnats d’Europe, fait l’objet d’un suivi serré de la part de l’AFLD. Pour avoir échappé à un contrôle antidopage, Calvin risque une suspension de quatre ans. Autant dire la fin de sa carrière. Combative entre deux crises de larmes, elle a indiqué qu’elle souhaitait toujours courir le marathon de Paris, dimanche, malgré une suspension à titre conservatoire. Elle a évoqué l’idée d’un complot, « contre un couple atypique, qui montre de belles valeurs, de l’humilité, de la solidité. (…) Ça dérange que je coure le marathon de Paris, on cherche à m’écraser, et je n’accepte pas. » Objet de soupçons persistants depuis sa réussite foudroyante sur le marathon, Clémence Calvin avait volontairement refusé d’homologuer le premier record de France du 5 km, qu’elle avait établi le 10 mars lors du semi-marathon de Paris. Pour ratifier un record, il suffit de réaliser un contrôle antidopage négatif dans les trois jours suivant la performance…