20 Minutes (Toulouse)

La privatisat­ion de Toulouse-Blagnac invalidée

Justice La Cour administra­tive d’appel de Paris a invalidé mardi la procédure d’achat de Toulouse-Blagnac par un consortium chinois

- Béatrice Colin

Ils viennent de remporter la première manche. Après plusieurs mois à ferrailler devant les tribunaux, les opposants à la privatisat­ion de l’aéroport de Toulouse-Blagnac ont obtenu mardi l’annulation de la procédure de privatisat­ion. Celle-ci avait permis en 2015 à Casil Europe, un consortium chinois, de racheter 49,99 % des parts du capital à l’Etat français. Et c’est le ministre de l’Economie de l’époque, Emmanuel Macron, qui avait entériné la vente. Par un arrêt rendu mardi, la Cour administra­tive d’appel de Paris donne raison aux opposants. Elle estime que « le cahier des charges qui avait été établi pour cette opération de privatisat­ion (…) ne pouvait, contrairem­ent à ce qu’avaient estimé les services de l’Etat, être interprété comme permettant qu’un consortium candidat puisse évoluer dans sa compositio­n au cours de cette procédure ». Les juges ont ainsi suivi les préconisat­ions du rapporteur public. Lors de la procédure d’achat, le consortium chinois s’était dans un premier temps associé à la SNC Lavalin pour présenter son offre. Sauf qu’un mois plus tard, la société canadienne s’était retirée. « Casil ne pouvait pas être sélectionn­é, il était hors jeu. La procédure de cession est annulée, mais pas encore la vente. Nous allons devoir saisir le tribunal de commerce pour cela et faire valoir que l’Etat ne pouvait pas vendre », explique Christophe Lèguevaque­s, l’avocat du Collectif contre la privatisat­ion de l’aéroport. Si les juges du tribunal de commerce venaient à prononcer la nullité de la vente, « Casil devrait alors rendre les 49,99 % d’actions d’ATB ainsi que les 30 millions de dividendes perçus depuis la cession. Quant à l’Etat, il devrait restituer de son côté les 309 millions encaissés pour la cession de ses parts », poursuit l’avocat. Ce dernier va déposer dès le mois prochain une assignatio­n « à jour fixe » devant le tribunal de commerce pour que cela soit jugé rapidement. Après le rapport cinglant de la cour des comptes sur la privatisat­ion d’ATB, cette décision est une nouvelle pierre à l’édifice des opposants. Et pourrait bien servir à ceux qui se lèvent contre la procédure de cession des parts de l’Etat dans Aéroports de Paris.

« La procédure de cession est annulée, mais pas encore la vente. Nous allons devoir saisir le tribunal de commerce. » Christophe Lèguevaque­s, avocat du Collectif contre la privatisat­ion

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Casil Europe souhaitait racheter 49,99 % des parts à l’Etat français.

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