La saga « Conjuring » s’attaque à une légende mexicaine
Horreur Le réalisateur de « La Malédiction de la dame blanche » explique comment il s’est adapté à la saga « Conjuring »
Dans la saga « Conjuring », je demande La Llorona (« La Pleureuse »). L’héroïne cruelle de La Malédiction de la dame blanche rejoint Annabelle (2014) et La Nonne (2018) dans cette série de films d’horreur produits par James Wan. « Mon cahier des charges était simple, explique le réalisateur Michael Chaves à 20 Minutes. Il me fallait faire peur, ce qui n’est pas facile quand on arrive après de tels succès. » Pour son premier long-métrage, le cinéaste américain s’est attaqué de front à une légende mexicaine autour d’une maman fantôme résolue à kidnapper et tuer des enfants parce qu’elle ne se pardonne pas d’avoir noyé les siens. « Partir d’un mythe connu est à double tranchant, précise Michael Chaves. On a une base solide, mais ce spectre est déjà très présent dans l’inconscient collectif, ce qui fait qu’il est plus difficile de surprendre. » Pour créer sa dame blanche, il s’est ainsi plongé dans l’imagerie du pays qui l’a inspiré. « J’ai demandé conseil à des amis mexicains : il faut la voir un peu comme un croque-mitaine féminin dont on menace les enfants turbulents. » Cette sorcière trouve parfaitement sa place dans le Los Angeles des années 1970, où elle persécute une assistante sociale veuve et ses deux gamins. « C’est une mère à l’instinct pervers, ce qui la rend flippante », décrit Michael Chaves. « Je ne pouvais pas ignorer l’existence d’Annabelle et du premier “Conjuring” [2013], puisque l’action de mon film se situe chronologiquement entre les deux », explique Michael Chaves. On retrouve d’ailleurs le père Pérez (Tony Amendola), qui constitue le lien entre les différents récits. « J’ai dû respecter ce qui avait été fait avant moi, mais j’ai aussi bénéficié d’une vraie liberté pour le reste, raconte le réalisateur. C’est pour cela que j’ai mis l’accent sur les terreurs enfantines, celles qui fonctionnent sur toutes les tranches d’âge. » La Llorona semble invincible par sa manière de s’infiltrer partout pour s’emparer de ses proies innocentes. L’exorciste qui tente de se débarrasser du spectre en prend plein la figure, tant la mariée haineuse est rusée. « C’est un plaisir que de donner vie à une créature aussi méchante, car elle permet de purger toutes vos mauvaises pulsions », plaisante Michael Chaves. On espère qu’il lui en reste en réserve car James Wan l’a chargé de réaliser Conjuring 3, dont la sortie est prévue en septembre 2020.
« J’ai mis l’accent sur les terreurs enfantines, celles qui fonctionnent à tout âge. » Michael Chaves, cinéaste