La canopée urbaine compte bien faire de l’ombre au soleil
Une première canopée urbaine vient d’être installée en ville. L’armature se transformera petit à petit en un parasol végétal géant
Cinquante mètres carrés d’ombre naturelle à partir d’un pot d’un mètre de diamètre seulement, arrosé d’énormément de patience. C’est la promesse de lacanopée urbaine, la première du genre dans le monde, installée jeudi à Toulouse. Ce mobilier urbain végétalisé planté dans le quartier Saint-cyprien, sur la torride place Jean-diébold où rien ne pousse pour cause de parking souterrain en dessous, tient plus de l’araignée mutante ou du squelette de parapluie pour l’instant. Elle en est encore au stade de l’armature. Il faut maintenant que les plantes y poussent et y grimpent pour obtenir la « corolle » géante et le fameux effet parasol. L’idée est celle de la start-up Urban Canopee, dirigée par Hubert Michaudet. Ce professeur à l’ecole des arts et métiers et son équipe ont dessiné une armature légère « en matériaux composites» et doté leur invention d’un « pot connecté » les informant régulièrement des besoins en eau du (futur) couvert végétal. Ils travaillent depuis deux ans sur le projet toulousain avec l’aide de la Jeune chambre économique et l’expertise des élèves agronomes de l’école d’ingénieurs de Purpan pour le choix de plates grimpantes résistantes : vigne vierge, clématite, houblon doré ou encore passiflore.
« Il y aura trois corolles sur la place, soit 150 m2 d’ombre. L’expérimentation va durer cinq ans, indique Bertrand Serp, le maire de quartier et élu en charge de l’économie numérique. Mais en fonction de la demande, on peut imaginer en mettre d’autres dans des lieux minéralisés comme une cour d’école par exemple. »
Les canicules successives et l’actualité brûlante font de la fraîcheur en ville un enjeu politique, durable qui plus est. « Nous avons dressé une carte des îlots de chaleur pour connaître les priorités, explique le maire, Jeanluc Moudenc (LR). Cette belle idée est une des solutions et notre rôle est de donner une chance à ce genre d’innovation. » Le Capitole se penche d’ores et déjà sur d’autres possibilités : la « débitumisation » par exemple, cite l’édile. Un état des lieux doit être dressé avant Noël des endroits où le bitume pourra être arraché sans trop pénaliser la circulation des piétons. «On découpe, on met de la pleine terre et on y plante tantôt des arbustes, tantôt de l’herbe », développe-t-il. C’est sûr, avant les Municipales, les idées fraîcheur vont fleurir.