« Le niveau de connaissances des gens sur ces questions s’est accru »
Mardi, les collectifs pro et anti-pma ont ouvert le bal des auditions à l’assemblée. Jean-louis Touraine, médecin, député LREM et rapporteur du texte, apporte son éclairage sur le débat.
Que ressort-il des premières auditions ?
Je vois que le niveau de connaissances des gens sur les questions de bioéthique s’est accru. Et je remarque une adhésion large au principe de l’extension de la PMA, non seulement chez LREM, à gauche, mais même à droite.
Dans Donner la vie, choisir sa mort, Pour une bioéthique de liberté
(Erès), vous évoquez la question du bien-être de ces enfants élevés sans père. Que disent les études ?
Certains reprochent au projet de loi de faire des familles sans père. C’est vrai. Est-ce un handicap ? Toutes les études américaines montrent que le développement des enfants nés de PMA dans une famille hétérosexuelle, homosexuelle, de femmes seules, n’offre aucune différence avec celui des enfants nés de façon «naturelle». De plus, quand on interroge ces enfants nés dans des couples de femmes, ils disent : «Un père, pour quoi faire? J’aime mes deux mères.» Pour un enfant, le schéma «normal», c’est celui qu’il connaît.
Certains médecins alertent sur le manque de sperme et l’éventuelle baisse de dons de gamètes. Est-ce un risque qu’il faut prendre en compte ?
Bien sûr. Il suffirait que l’agence de la biomédecine lance dès maintenant une campagne de recrutement, sans attendre la loi.