20 Minutes (Toulouse)

Le nom des plantes sauvages crayonné afin de les sauver

Deux botanistes ont crayonné le nom des plantes sauvages poussant dans la ville afin d’inciter les habitants à les préserver

- Julie Rimbert

Euphorbe couchée, molène à fleurs dense ou sporobole d’inde… De drôles d’inscriptio­ns à la craie ont fleuri au mois d’août sur les trottoirs de la Ville rose. Dans le quartier du Busca, de Saint-michel ou de Saintpierr­e, les Toulousain­s peuvent désormais tout connaître des plantes sauvages qui poussent au milieu du béton.

Et il a fallu plusieurs jours pour connaître les responsabl­es de cette opération graffiti. Derrière ces poétiques noms de plantes se cachent Boris Presseq, botaniste au Muséum d’histoire naturelle de Toulouse, et Pierre-olivier Cochard, naturalist­e de l’associatio­n Nature en Occitanie. Les deux amoureux des plantes veulent ainsi montrer que la flore sauvage a sa place en ville, même sur le bitume. « Comme nous avions déjà effectué un inventaire des plantes sauvages poussant dans Toulouse, près de 800 espèces répertorié­es, cette opération pour marquer leurs noms sur le trottoir était un moyen simple pour éveiller les habitants à la présence de cette flore inattendue, souligne Boris Presseq. C’est parti d’une idée de ma fille après avoir vu des indication­s par terre au Busca en préparant des travaux sur les réseaux. »

Une initiative pédagogiqu­e

Soucieux de l’environnem­ent, les deux scientifiq­ues utilisent la craie pour noter sur le sol les noms communs des plantes apparaissa­nt sans l’aide de l’homme. « La démarche est éphémère puisque la craie est biodégrada­ble », précise le botaniste qui a mené cette opération tag sur son temps libre. Les deux amis ont mis en avant les espèces ne présentant aucune gêne pour des allergies ou le cheminemen­t des Toulousain­s. Car si la ville est devenue de plus en plus minérale au fil des décennies, de nombreuses plantes sauvages poussent encore dans les zones pavillonna­ires proches du centre-ville. « Certaines plantes se contentent de peu et beaucoup d’arbres comme des arbres de Judée, des figuiers ou des sureaux ne demandent aucun entretien, à condition qu’on ne les arrache pas, souligne Boris Presseq. L’objectif de notre initiative est pédagogiqu­e, mais c’est aussi d’inciter les personnes à conserver ces plantes, bonnes pour la biodiversi­té. »

Pour aller plus loin, les deux scientifiq­ues aimeraient travailler avec des urbanistes et des architecte­s pour prendre en compte les plantes dans leurs projets.

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La démarche est éphémère puisque la craie est biodégrada­ble.

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