Le tueur en série Patrice Alègre espère une nouvelle vie
Après vingt-deux ans passés derrière les barreaux, le tueur en série Patrice Alègre va demander un aménagement de peine
Il y a vingt-deux ans, le regard bleu acier de Patrice Alègre surgissait sur les écrans de télévision. Ce Toulousain de 29 ans, interpellé le 5 septembre 1997, s’avérait être l’un des tueurs en série les plus pervers de l’histoire. Ce vendredi, celui qui a purgé l’intégralité de la période de sûreté à laquelle il a été condamné en 2002, va demander un aménagement de peine. « Il est en droit de déposer cette demande, a annoncé son avocat, Pierre Alfort. La question est de savoir si elle est bien fondée ou pas, s’il a évolué. Ce n’est pas à moi de donner la réponse, il sera expertisé par des psychiatres. » La première entrevue avec son client, qui a aujourd’hui 51 ans, remonte à septembre 1997. A l’époque, Alègre fuyait depuis des semaines. Un jour avant son arrestation, il avait sauvagement tué Isabelle Chicherie. Mais ce n’est pas le seul meurtre qui était imputé à celui que les experts psychiatres ont décrit comme un «psychopathe», «prédateur narcissique ».
Depuis plusieurs mois, les gendarmes de la Ville rose étaient sur sa piste, après avoir accumulé des preuves qui l’incriminaient dans au moins deux autres meurtres et une tentative. Il en a finalement avoué deux de plus. Lors de ses auditions, il s’était montré coopératif, mais «sans aucun sentiment», rapportait un enquêteur. Et c’est bien l’un des traits qui le caractérise. Si, au quotidien, cet homme athlétique se montrait sympa, séducteur, il avait du mal à expliquer son passage à l’acte. Tout autant que la barbarie avec laquelle il s’est acharné sur ses victimes. «On ne comprend pas comment on peut passer d’une journée aussi agréable, avec quelqu’un de très sympathique, et, en l’espace d’une minute, être en train de se faire étrangler par un monstre », racontait Emilie Espès. La jeune femme est la seule victime à avoir survécu à Patrice Alègre, une nuit de février 1997. Depuis, Patrice Alègre a purgé sa peine de sûreté, travaillant aux ateliers, sans faire parler de lui. Son avocat a l’impression «qu’il s’est remis en question», peut-être grâce à son suivi régulier par un psychiatre. Un avis loin d’être partagé par les familles des victimes qui, selon leurs avocats, ne sont pas prêtes à lui laisser recouvrer la liberté.