Cazeneuve à la case retour ?
L’ex-locataire de la Place Beauvau fait son retour politique et médiatique cette semaine
Et si l’avenir du Parti socialiste dépendait d’un revenant? Retourné en 2017 à sa carrière d’avocat, après les débâcles électorales du parti, Bernard Cazeneuve était, jeudi, l’invité vedette des journées parlementaires du PS à Avignon (Vaucluse). Il doit aussi tenir dimanche un discours devant environ un millier de personnes à la Fête de la rose de Maraussan (Hérault). Deux invitations à même de symboliser le retour au premier plan de l’ancien Premier ministre. Car, depuis plusieurs mois, «l’hypothèse Cazeneuve» agite les rangs socialistes. En interne, certains espèrent qu’il pourra relever un parti agonisant.
Plus ou moins attendu
«Je suis heureux de ce retour, salue l’ex-ministre Patrick Kanner, patron du groupe PS au Sénat. On connaît son autorité, sa loyauté, sa probité et il est sorti préservé du quinquennat. Il est un repère dans la vie politique. Il doit pouvoir compter dans la reconstruction de la gauche française.» Dans la perspective de 2022? L’intéressé, pour le moment, balaie cette perspective. «Cette ambition n’a jamais été et n’est pas la mienne […], assure-t-il à La Dépêche. Je pense que la gauche sera perdue si elle n’a pas des idées et une ligne. Alors, comme il y a un trop-plein de candidats et trop peu d’idées, j’ai décidé de me consacrer aux idées.» Bernard Cazeneuve se consacre donc à la plume. Il publiera à l’automne un livre de souvenirs sur son expérience Place Beauvau. Avant un autre ouvrage, probablement en 2021, qui «dépassera le récit pour en tirer les enseignements». L’ex-ministre de l’intérieur devrait aussi s’exprimer sur la transition écologique et la justice sociale dans le prochain numéro de la revue Le Débat. «Comme en foot, il nous faut un 10, quelqu’un qui peut porter les idées, incarner, faire jouer l’équipe. C’est incontestable qu’il peut jouer ce rôle», s’enthousiasme le sénateur Rachid Temal.
La piste Cazeneuve, proche de l’ancien chef de l’etat, laisse toutefois pantoise une partie de la gauche. « C’est quelqu’un d’honorable, il n’avait pas le côté provocateur de Valls. Mais pour incarner l’avenir, il faut une rupture avec les politiques de Hollande, donc un renouvellement profond des personnes», juge l’ancienne sénatrice socialiste Marie-noëlle Lienemann. «Cazeneuve est quelqu’un de respectable, mais il incarne plutôt une nostalgie, l’ancien monde, tranche Alexis Bachelay, ex-député hamoniste (…). En matière d’écologie, est-ce que ça colle ? Il faut quand même regarder le parcours… Si c’est pour faire du maintien de l’ordre et du libéralisme économique, Emmanuel Macron le fait déjà très bien.» Claire Nouvian, de Place publique, alliée au PS aux européennes, s’est montrée encore plus tranchante dans Le Figaro. «Sa participation au gouvernement Hollande est rédhibitoire et, chez les écologistes au moins, personne n’a oublié la mort de Rémi Fraisse à Sivens.» Le «rassemblement de la gauche le plus large possible», promis par Bernard Cazeneuve, paraît encore bien loin. Un « registre judiciaire antiterroriste » européen lancé. Aider les enquêteurs à identifier plus rapidement les suspects et les réseaux. L’agence européenne de coopération judiciaire Eurojust a lancé officiellement jeudi un registre destiné à renforcer le partage d’informations entre Etats membres en matière de terrorisme.
Ebola sévit toujours en RDC. L’épidémie d’ebola poursuit sa progression dans l’est de la République démocratique du Congo. Deux mille cinquante personnes sont mortes depuis la déclaration le 1er août 2018 du virus qui provoque des fièvres hémorragiques, ont indiqué jeudi des sources sanitaires congolaises.