Aigle Azur a de quoi donner des ailes à ses repreneurs
Les créneaux horaires de la société aiguisent l’appétit des repreneurs
L’incertitude plane toujours autour d’aigle Azur, qui a brutalement arrêté tous ses vols vendredi, faute de finances suffisantes*. Alors que ses avions sont cloués au sol et que des milliers de passagers de la compagnie aérienne (13000, selon les derniers chiffres connus) attendent désespérément une solution pour leur rapatriement et leur dédommagement, plusieurs repreneurs potentiels se sont manifestés lundi, dont Air France.
Au total, 14 offres de reprise ont été déposées, a indiqué la CFDT lundi à l’issue d’une rencontre entre les syndicats et le secrétaire d’etat aux Transports, Jean-baptiste Djebbari. « Deux offres principales ont été évoquées pendant la durée de la réunion », a déclaré de son côté le président du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) Aigle Azur, Martin Surzur. Cet intérêt confirme les propos de JeanBaptiste Djebbari, pour qui « Aigle Azur continue de faire envie ».
Un quota très restrictif
Si les compagnies aériennes se disputent la reprise de la société spécialiste des liaisons avec l’algérie, ce n’est évidemment pas par charité envers les 1 150 salariés. Le principal « actif » d’aigle Azur, outre ses appareils, ce sont en effet les « slots » dont l’entreprise dispose à l’aéroport d’orly. Les « slots » sont des créneaux horaires permettant à une compagnie aérienne d’atterrir ou de décoller d’un aéroport donné. Et ils sont éminemment stratégiques.
D’une part, parce qu’orly est situé à proximité de la capitale, et que pouvoir le desservir est un argument commercial non négligeable pour une compagnie. D’autre part, et c’est le point le plus important, parce qu’il est très difficile d’obtenir des « slots » à Orly. L’aéroport doit en effet respecter un couvre-feu entre 23 h 30 et 6 h, pendant lequel aucun avion ne peut décoller ou atterrir. En raison de cette limitation, Orly n’a quasiment plus aucun créneau horaire de libre pour les 27 compagnies aériennes qui le desservent. Le seul moyen d’en obtenir est d’attendre qu’une place se libère… souvent lorsqu’une compagnie fait faillite.
* Le tribunal de commerce devra trancher sur l’avenir de la compagnie lundi prochain, selon les syndicats.