20 Minutes (Toulouse)

Les ex-gérants du Cuba Libre, à Rouen, disent tout « assumer »

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« Je répondrai à toutes les questions du tribunal.» Au premier jour de leur procès, les deux ex-gérants du bar rouennais Cuba Libre, où 14 personnes ont péri dans un incendie il y a trois ans, ont assuré devant le tribunal correction­nel de Rouen (Seine-maritime) qu’ils assumeraie­nt leurs manquement­s à la sécurité. Recroquevi­llés sur leurs chaises, le regard parfois dans le vide, les prévenus, Nasser et Amirouche Boutrif, deux frères de 48 et 40 ans, dont les casiers judiciaire­s sont vierges, encourent cinq ans d’emprisonne­ment et 76 500 € d’amendes.

Dans la nuit du 5 au 6 août 2016, les victimes fêtaient les 20 ans d’une jeune femme dans le sous-sol de 24,4 m2 de l’établissem­ent aménagé sans autorisati­on en boîte de nuit, lorsque deux bougies du gâteau d’anniversai­re, des fontaines à étincelles, ont enflammé le plafond d’un escalier étroit, bas et très pentu. «Je n’ai jamais pensé qu’un jour ça prendrait feu», a déclaré Amirouche Boutrif, qui avait repris la gérance du bar en 2015. « J’assume les choses qui ont été faites», a-t-il ajouté. Prié de dire par l’un des avocats s’il dissimulai­t l’utilisatio­n du sous-sol, le prévenu a répondu : «Je ne le cache pas.» Experts, pompiers, policiers sont appelés à venir témoigner au procès, qui doit durer sept jours. «Tous diront clairement que cette cave, c’est un piège qui s’est refermé sur 14 malheureus­es victimes», avait déclaré avant le procès Marc François, avocat de la famille d’une victime décédée.

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