«Le concept de classe n’a plus vraiment sa place avec la réforme du lycée», déplore Laura
Les nouveaux aménagements sont loin de satisfaire les lecteurs de « 20 Minutes » inscrits en 1re
Une semaine après la rentrée scolaire, les élèves de 1re ont déjà des positions tranchées sur la réforme du lycée, qui est en train de se mettre en place dans les établissements. La tonalité est plutôt négative, au vu des témoignages que 20 Minutes a reçus sur son site. Exit les séries S, ES et L. Elles ont été remplacées par des enseignements de spécialité, que les élèves de 1re ont choisis et qu’ils découvrent en cette rentrée. Sans bonne surprise, parfois. «Je ne suis pas satisfait de ma spécialité histoire, géographie, sciences politiques, car je ne m’attendais pas vraiment à ce type de programme », indique Maxime. Rares sont ceux à être enthousiastes, comme Salma : «J’ai eu la chance de pouvoir choisir les matières qui me passionnent, étant à la fois scientifique et littéraire. »
Emplois du temps à trous
Le jour de la rentrée, de nombreux élèves de première semblent aussi avoir déchanté devant leur emploi du temps, à l’instar d’edouard : « Il est troué de partout. Résultat : 8 h-18 h tous les jours.» Des amplitudes horaires qui fatiguent d’autant plus Laura qu’elle habite loin de son lycée. « Ces heures d’étude, elles vont nous permettre de nous avancer dans notre travail», nuance Diane.
Le fait que certaines classes rassemblent des élèves ayant des spécialités différentes ne fait pas non plus l’unanimité. « L’ambiance de classe est bien différente des années précédentes, car nous ne nous voyons pas plus de six heures par semaine tous ensemble. La cohésion et l’entraide seront certainement moins présentes que les années passées», redoute Clara. Même sentiment chez Amory, qui imagine que «le travail des délégués, qui vont voir certains de leurs camarades seulement quelques heures par semaine » en pâtira. Ces mélanges posent un autre problème, selon Marie : « Ayant choisi des spécialités à caractère scientifique, je me retrouve avec des personnes ayant pris des spécialités littéraires. Ce qui fait que les niveaux ne sont pas égaux pour les enseignements scientifiques du tronc commun. » « Le concept de classe n’a plus vraiment sa place, puisque nous sommes rarement tous ensemble », résume Laura. Autre point d’inquiétude pour les élèves : le renforcement du contrôle continu pour obtenir le bac, avec deux sessions de quatre épreuves communes de contrôle continu en 1re (histoire-géo, deux langues vivantes, enseignement scientifique). «Ça va être compliqué d’apprendre une partie du programme en à peine quatre mois», avance Mathilde. Une impression de flou que les enseignants semblent peiner à dissiper. Louis évoque « des profs désorientés, paniqués, mettant la pression aux élèves». Reste à savoir si ce tohu-bohu va s’estomper au fil des semaines.