20 Minutes (Toulouse)

Le secteur libéral ne veut pas trinquer

- Charles-edouard Ama Koffi

Dans le concert de sifflets, un slogan se détache : «Macron, si tu savais, ta réforme où on s’la met!» A Paris, lundi, des infirmiers, des avocats ou encore des profession­nels du transport aérien ont uni leurs voix pour protester contre la réforme des retraites, qui prévoit de fusionner les 42 régimes existants en un seul, ce qui devrait entraîner une hausse des cotisation­s pour les profession­s libérales. Dans le cortège des manifestan­ts venus en nombre (ils étaient 20000, selon les organisate­urs, 10 500, selon la police), beaucoup de trentenair­es, qui, pour certains, défilaient pour la première fois. C’était le cas de Jessica, avocate libérale. « Aujourd’hui, je cotise à 14 % et je suis assurée d’obtenir 1400 € de retraite après quarante-deux ans de cotisation. La réforme prévoit de passer mon taux de cotisation à 28 %, s’insurge la jeune femme. Nous sommes une génération à qui on demande beaucoup. Je touche 2 100 € net par mois, mais, rapporté à mes horaires, je suis en dessous du smic.» Melvina, en blouse blanche, craint que la réforme la pousse à mettre la clé sous la porte : «Les gens pensent que nous sommes bien payés, mais la moitié de notre chiffre d’affaires est distribuée dans les différents organismes sociaux. Si la réforme passe telle quelle, je sais que je fermerai mon cabinet et, donc, que je laisserai beaucoup de patients sur le côté.» Elsa, orthophoni­ste, est persuadée quant à elle qu’il y aura « d’autres actions ».

«Il y a des solutions pour chacune des profession­s», a assuré le haut-commissair­e aux retraites, Jean-paul Delevoye, qui doit recevoir ce mardi les représenta­nts des bâtonniers et des barreaux.

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