L’explosion d’un laboratoire renfermant la variole inquiète
Absolument aucun danger, selon Moscou. Une explosion et un incendie ont eu lieu, lundi en Russie, dans un centre de recherche sur les virus et les biotechnologies, l’une des deux seules structures au monde renfermant le virus de la variole, officiellement éradiqué en 1977. De quoi inquiéter, quand même.
«Ce laboratoire est censé être fermé et avoir été réhabilité pour faire de la recherche vaccinale, mais on ne sait pas grand-chose», reconnaît Frédéric Tangy, virologue au CNRS et à l’institut Pasteur. Une chose est sûre, toutefois : « La partie dédiée au virus de la variole est gérée par L’OMS, qui y effectue des contrôles tous les ans», indique Hervé Raoul, directeur du laboratoire P4 Inserm Jeanmérieux à Lyon. Pour Frédéric Tangy, le danger «dépend de la localisation de l’incendie» : «Si ça explose dans un garage, il n’y a aucun danger, mais, si ça explose à côté d’un congélateur qui détient le virus de la variole [à -80 °C], ça peut contaminer l’air.» «Un incendie qui toucherait les zones où le virus est présent, c’est presque une bonne nouvelle, ça va détruire les pathogènes », estime Hervé Raoul. A ses yeux, ainsi, «il n’y a pas de risque majeur et les chances de contamination sont peu probables ». Si tel était le cas, il faudrait «effectuer une vaccination “en ceinture”, c’est-àdire les personnes du laboratoire, puis leurs proches, tout le village et, enfin, les villes aux alentours », détaille Frédéric Tangy, Le danger : « La population n’est plus vaccinée, car le virus a été éradiqué. Or, si quelqu’un est contaminé et prend l’avion...»