Jean-luc Moudenc candidat à sa propre succession
Le maire de Toulouse annonce qu’il sera bien candidat à sa succession aux municipales 2020
« Vous remarquerez que le bureau du maire est le plus petit. C’est très symbolique, ça veut dire qu’on n’est que de passage et de service. » Chemise rayée et sans cravate, Jean-luc Moudenc reçoit, en ce dimanche des Journées du patrimoine, une foule de touristes et de Toulousains dans son bureau. Il montre le drapeau occitan ramené de L’ISS par Thomas Pesquet ou sa reproduction d’un bouclier de Brennus «parfaitement à jour». Ni lui, ni ses visiteurs n’évoquent l’autre actualité du jour : sa candidature annoncée sous la forme d’une lettre de deux pages, « boîtée » ce week-end à 312 000 exemplaires. Elle confirme l’évidence : il compte prolonger d’un bail son passage au Capitole. Il faut dire que depuis six mois, Jean-luc Moudenc, 59 ans, donnait tous les signes qu’il serait candidat à sa succession comme maire de Toulouse, multipliant avant l’été les publications sur son bilan, préparant le terrain et motivant les adhérents avec son microparti Pour Toulouse. « J’ai une responsabilité, celle de poursuivre le travail engagé », écrit-il dans sa « Lettre aux Toulousaines et aux Toulousains », où il dévoile aussi le slogan « Aimer Toulouse ». L’édile, toujours adhérent de LR, y annonce également qu’il ne « sollicite l’investiture d’aucun parti politique ». Celui qui caracole en tête des premiers sondages appliquera une recette qui lui a réussi en 2014 et fonctionne bien à Toulouse : choisir la moitié de ses colistiers dans les rangs de la société civile. Après avoir désamorcé les velléités de candidature En Marche, et donc une éventuelle concurrence au centre, le candidat prend pour cible la gauche émiettée et notamment le mouvement Archipel Citoyen.
« A l’approche des élections municipales de mars 2020, certains – tantôt dogmatiques, tantôt sectaires – veulent rompre l’harmonie toulousaine », tacle-t-il, assurant que lui aussi veut « des citoyens qui co-décident ». Les dernières sorties de Jean-luc Moudenc donnent un indice sur ses axes de campagne. Il a pris la semaine dernière un arrêté antibivouac contre les tentes de sansabri qui apparaissent en centre-ville et souligné l’efficacité du système de vidéoprotection qu’il a déployé. La troisième ligne de métro, l’idée qui lui a en grande partie permis de conquérir le Capitole en 2014, sera omniprésente alors que les préoccupations environnementales ont surgi sur le devant de la scène. Mais, estimée à 2,4 milliards, elle peut aussi être son talon d’achille, en l’empêchant de financer ou d’imaginer d’autres projets structurants.
« Certains – tantôt dogmatiques, tantôt sectaires – veulent rompre l’harmonie toulousaine . »