L’atout des tourbières contre la hausse des températures
Une étude toulousaine démontre leur rôle primordial pour lutter contre le réchauffement du climat
Elles ne représentent que 3 % de la surface terrestre et pourtant, elles captent à elles seules un tiers du CO2 piégé dans les sols. Les tourbières, ces zones humides colonisées par la végétation, ont un rôle primordial pour lutter contre le réchauffement climatique, même en cas de sécheresse.
« Des milieux fragiles »
C’est le constat d’une étude menée par Vincent Jassey, chercheur du CNRS au Laboratoire d’écologie fonctionnelle et environnement (Ecolab) de Toulouse, et Constant Signarbieux, de l’institut de géographie de l’université de Neuchâtel. Leurs résultats ont été publiés en septembre dans la revue Global Change Biology. Leurs recherches ont porté sur l’assimilation de carbone par la tourbière de Forbonnet, à Frasne, dans le Jura. « Nous avons testé l’effet de hausse de la température sur le fonctionnement
de la tourbière, en particulier des deux variétés de mousse qui la composent, explique Vincent Jassey. Nous avons installé un système de réchauffement via des serres. » En cas de fortes chaleurs et de sécheresse, les deux mousses – appelées sphaignes –, loin d’arrêter de capter le CO2, opèrent une compensation entre elles pour annuler les effets de ces désagréments. « Elles peuvent donc jouer un rôle important en rétroaction contre le réchauffement climatique, d’où l’importance de les préserver comme puits à carbone. Ce sont des milieux fragiles, touchés par l’activité humaine car elles sont drainées pour être transformées en prairies pour les besoins agricoles ou des aménagements urbains. »