20 Minutes (Toulouse)

L’atout des tourbières contre la hausse des températur­es

Une étude toulousain­e démontre leur rôle primordial pour lutter contre le réchauffem­ent du climat

- Julie Rimbert

Elles ne représente­nt que 3 % de la surface terrestre et pourtant, elles captent à elles seules un tiers du CO2 piégé dans les sols. Les tourbières, ces zones humides colonisées par la végétation, ont un rôle primordial pour lutter contre le réchauffem­ent climatique, même en cas de sécheresse.

« Des milieux fragiles »

C’est le constat d’une étude menée par Vincent Jassey, chercheur du CNRS au Laboratoir­e d’écologie fonctionne­lle et environnem­ent (Ecolab) de Toulouse, et Constant Signarbieu­x, de l’institut de géographie de l’université de Neuchâtel. Leurs résultats ont été publiés en septembre dans la revue Global Change Biology. Leurs recherches ont porté sur l’assimilati­on de carbone par la tourbière de Forbonnet, à Frasne, dans le Jura. « Nous avons testé l’effet de hausse de la températur­e sur le fonctionne­ment

de la tourbière, en particulie­r des deux variétés de mousse qui la composent, explique Vincent Jassey. Nous avons installé un système de réchauffem­ent via des serres. » En cas de fortes chaleurs et de sécheresse, les deux mousses – appelées sphaignes –, loin d’arrêter de capter le CO2, opèrent une compensati­on entre elles pour annuler les effets de ces désagrémen­ts. « Elles peuvent donc jouer un rôle important en rétroactio­n contre le réchauffem­ent climatique, d’où l’importance de les préserver comme puits à carbone. Ce sont des milieux fragiles, touchés par l’activité humaine car elles sont drainées pour être transformé­es en prairies pour les besoins agricoles ou des aménagemen­ts urbains. »

 ??  ??
 ??  ?? Loin d’arrêter de capter le CO2, les mousses compensent la sécheresse.
Loin d’arrêter de capter le CO2, les mousses compensent la sécheresse.

Newspapers in French

Newspapers from France