20 Minutes (Toulouse)

Exit Goldman et Metallica, les Bleus sont plus d’attaque sur le rap de Fianso et Soprano

Les Bleus, opposés aux Etats-unis ce mercredi, ont une playlist bien à eux

- De notre envoyé spécial au Japon, William Pereira

C’est aussi ça, la magie de la Coupe du monde : voir Jacques Brunel débarquer à l’entraîneme­nt au son de «Hot in Herre», de Nelly. Un bon vieux rap US de début de siècle, qui ne colle pas trop avec la démarche discrète du sélectionn­eur. Remarquez, ça vaut aussi pour Baptiste Serin, qui n’a pas forcément la gueule du mec qui crie haut et fort « L’équipe est toka ! », reprenant le titre du rappeur Fianso, devenu hymne autoprocla­mé du XV de France.

Soprano, le premier

Le rap dans le foot, on connaît. Le rap dans le basket, on aurait aimé ne pas connaître (désolé Tony Parker). Dans le rugby, on découvre. Comme Christophe Lamaison, l’homme fort de Francenouv­elle-zélande en 1999, on est tentés de faire le lien entre sport et banlieue : «Je pense que c’est un peu là l’origine du rap dans le sport. Dans le rugby, les gars de banlieue, il n’y en avait pas encore beaucoup à mon époque. » C’est un peu moins vrai maintenant, où l’on voit fleurir des Slimani, Bamba et dans une moindre mesure Poirot. «Les choses évoluent dans le bon sens», remarque Lamaison.

L’histoire de l’implantati­on du rap dans le vestiaire des Bleus, c’est aussi celle d’une avancée technologi­que. « Avant, c’était un peu compliqué, on faisait plus confiance à nos voix», se marre Lamaison. Ainsi, lors du Mondial 1999, le vestiaire était rythmé par «des chansons qu’on peut chanter dans tous les clubs de rugby, des chansons un peu paillardes, reprend l’ex-briviste. Chacun avait quand même son walkman pour écouter son style de musique. Certains appréciaie­nt Goldman, d’autres du classique, du Metallica. Le rap, ça démarrait il y a vingt ans, ce n’était pas forcément les chansons qui trustaient les hits.» En équipe de France, le rap a commencé à s’implanter lors de la Coupe du monde 2007. «Il y avait pas mal de musique, déjà, surtout Soprano, explique Imanol Harinordoq­uy. Notre chanson, c’était “A la bien ! ”. On avait aussi repris le slogan des Spartiates dans le film 300.» Quatre ans plus tard, en Nouvellezé­lande, «c’était plutôt varié, reprend l’ex-troisième ligne. C’était vraiment de tout, de la variété française, du Rihanna, des musiques de films comme Gladiator. En 2011, on n’était pas trop rap, par rapport à 2007. » Faute d’avoir mis la main sur un des 31 gars de l’aventure en 2015, on est quand même en mesure d’affirmer que le rap n’était pas absent du vestiaire cette année-là. Ainsi, Sud Radio nous apprenait qu’uini Atonio, ambianceur, mélomane et chanteur de surcroît, était un fan invétéré d’eminem et Booba. Validé.

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Ce n’est pas vraiment La Marseillai­se qui est le titre le plus écouté par le XV de France en ce moment au Japon.

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