« Chambord » filmé au naturel
Un documentaire consacré au 500e anniversaire de la construction du célèbre château de la Loire sort ce mercredi
Un film animalier pour célébrer les 500 ans de « l’alhambra de la France », du « joyau de la Renaissance » qu’est le château de Chambord. C’est le pari du nouveau documentaire du réalisateur Laurent Charbonnier. Référence du cinéma animalier, ce Solognot d’origine a épaulé Jean Becker, Jacques Perrin ou encore Nicolas Vanier dans la réalisation d’images animalières pour leurs films (Les Enfants du marais, Le Peuple migrateur, Océans, etc.), avant de réaliser en 2007 son premier long-métrage, Les Animaux amoureux, nommé au césar du meilleur film documentaire.
Pour retracer « les cinq siècles de l’épopée politique, artistique et économique résolument française et européenne » de Chambord, le cinéaste a donc naturellement pris le parti de nous plonger non seulement dans les merveilles architecturales du château – filmées sous toutes les coutures, toutes les saisons et toutes les lumières –, mais aussi dans les cycles de la luxuriante nature qui l’environne. La biche et le faon qui déambulent dans les bois en ouverture du film et la salamandre – célèbre emblème de François Ier – blottie dans le creux d’un chêne plantent d’emblée le décor de ce documentaire où la faune de la forêt de Chambord se mêle au bestiaire sculpté sur les parois du palais, et les petites histoires naturelles rejoignent la grande histoire de France.
Louis XIV et Léonard de Vinci
A travers une alternance de séquences filmées, de dessins animés et d’images d’archives, le film retrace cinq cents ans d’histoire architecturale et politique en une heure vingt : la décision de François Ier en 1519 de bâtir le château sur le site d’un fortin entouré de marais, Léonard de Vinci dessinant les plans de l’escalier à double révolution préfigurant celui qui existe à Chambord, Louis XIV et sa cour assistant à la représentation du Bourgeois gentilhomme, mais aussi les grands travaux et le plan de reboisement lancé par le comte de Chambord ou les soubresauts de la Révolution française et des Première et Seconde Guerres mondiales, jusqu’à la toute récente restitution des jardins à la française du XVIIIE siècle. A chacun de ces épisodes, contés par la voix chaleureuse de Cécile de France, répondent les images sublimes du grand cerf guettant le chasseur dans la forêt domaniale, du martin-pêcheur sur la Loire ou des sangliers dans la lande… A la rencontre de ces deux patrimoines, naturel et architectural, Chambord offre au spectateur un récit historique original au diapason des « 500 cycles annuels des saisons ».
La faune de la forêt de Chambord se mêle au bestiaire sculpté sur les parois du palais.