Carburer à l’écologie, tout un trip
Combiner vie mobile et respect de l’environnement n’est pas seulement affaire de motorisation
Le Combi Volkswagen va faire son grand retour en mode 100% électrique… en 2022. Et avec lui l’espoir d’un remake décarboné et survolté du périple vers Katmandou. Actuellement, c’est toujours au pétrole que ça roule. Rien qu’à voir les centaines de vans et camping-cars exposés au Salon du véhicule de loisirs (VDL) du Bourget (Seine-saintdenis), jusqu’à dimanche, on comprend qu’il faudra prendre son mal en patience et trouver d’autres biais afin de réduire son empreinte carbone en roulant. « La motorisation Diesel ne changera pas dans les prochaines années», annonce François Feuillet, le président du salon VDL et PDG de Trigano, premier fabricant de véhicules de loisirs en Europe. En cause, la dépendance du marché des véhicules de tourisme à celui des véhicules commerciaux à partir desquels ils sont construits, et qui bénéficient notamment d’une « exonération de taxation au CO2 ». Autre obstacle à l’électrique, pour le constructeur automobile, « le poids des batteries ». Sans parler de l’accès aux bornes de recharge. Il ne s’agit pas de se retrouver en pleine pampa avec 400 km d’autonomie sans prise à brancher. Toutefois, l’impulsion pourrait venir d’ailleurs : Amazon a annoncé en septembre la commande de 100 000 vans électriques pour sa propre flotte.
D’ici à quelques années, à nous les routes du monde, libérés de la culpabilité de notre empreinte carbone ? Pas vraiment, d’après Florent Conti, écrivain et vidéaste franco-canadien auteur de l’ouvrage Ma vie en van, chez City Editions. « Il ne faut pas oublier que la pollution est aussi dans la façon dont on vit et consomme, fait-il d’abord remarquer. La production de véhicules électriques est très coûteuse. » Après de nombreux voyages en van sur de longues périodes, ce dernier valorise un mode de vie à l’économie : d’argent, de confort et d’énergie, « une expérience de la simplicité. C’est le moyen de réaliser l’ampleur de notre consommation. » Cela passe par l’achat de véhicules de seconde main, sans électronique, certes plus polluants, mais plus faciles à réparer et beaucoup moins chers. Et par des améliorations. Aujourd’hui, grâce à l’installation d’un panneau solaire et d’une batterie, il est possible de vivre en autonomie énergétique quasi complète, si ce n’est bien sûr le carburant pour le moteur. « C’est très abordable, entre 500 € et 800 €. » Eric Moreau est ébéniste et, au sein de son entreprise familiale l’artisan du voyage, il propose d’aménager des vans selon les désirs de ses clients. Pour lui aussi, « en dehors du carburant, pas besoin de se brancher, tout peut se faire avec le panneau solaire et la batterie, hors réseau ». La combi efficace, à défaut d’être branchée.
« Tout peut se faire avec le panneau solaire et la batterie. » Eric Moreau, Aménageur de vans