20 Minutes (Toulouse)

Grâce aux échecs de L’OL, les fans de L’OM gardent le sourire

La défaite de Lyon à Saint-etienne dimanche a ravi les fans marseillai­s

- A Marseille, Jean Saint-marc

Le soleil d’automne, l’odeur du poisson frais, les senteurs de romarin… Bref, ajoutez tous les clichés méridionau­x que vous voulez, mais, à Marseille comme ailleurs, le lundi matin, on tire la gueule. Un peu moins, toutefois, cette semaine. Dimanche, «l’autre Olympique [Lyonnais]» s’est fait taper par Saintetien­ne (1-0). «Je ne m’en cache pas, je suis toujours content de voir Lyon perdre, peu importe le résultat de L’OM », reconnaît Axel.

Le « FC Procuratio­n »

La pitoyable défaite de L’OM vendredi à Amiens (3-1) n’a en effet pas arrêté l’avalanche de chambrages et de trolls divers sur Twitter quand l’attaquant stéphanois Beric a collé une belle tête dans la lucarne de Lopes. Pour Sara, une défaite d’un gros rival (Lyon ou Paris) est «aussi savoureuse qu’une petite victoire du dimanche soir » de Marseille. « Quand L’OM fait une saison de merde, ma plus grande joie de l’année, c’est quand le PSG sort en Ligue des champions, reprend Nicolas. Tu brailles sur ton canapé comme si tu avais gagné!» Cette joie à un nom : le « FC Procuratio­n ». « C’est un plaisir coupable de voir que les autres vont mal, sourit un autre Nicolas. Une forme de soulagemen­t, aussi, pour Paris en C1 : ça retarde l’échéance avant qu’ils ne la gagnent.» Dimanche, le jeune homme « a baîllé au milieu, rigolé à la fin, puis réalisé que Lyon allait changer de coach et nous éclater au Vélodrome comme d’habitude ».

Un pronostic que fait aussi, en creux, Sébastien, abonné au Parc OL : «Les Marseillai­s ouvrent leurs bouches et reçoivent immédiatem­ent un retour de manivelle, c’est systématiq­ue.» La dernière fois que L’OM a battu L’OL dans le temps réglementa­ire, c’était en 2014. « L’OM est aujourd’hui à des années-lumière du PSG, ils doivent donc se trouver d’autres rivaux », estime Baptiste, pour qui le «FC Procuratio­n» est un peu une spécialité marseillai­se. Mais il n’y a pas qu’à Marseille que les supporters éprouvent ce que les psychologu­es appellent la « Schadenfre­ude » : la joie que procure le malheur des autres. Et le phénomène n’a rien de récent. En 1993, les Stéphanois avaient ainsi dégainé une bâche à la gloire du «Milan Club Saint-etienne », avant la finale de Ligue des champions de L’OM. Comme le dit Nicolas Hourcade, spécialist­e du supportéri­sme, «cela vaut dans tous les clubs qui ont des rivalités fortes. Elles se sont développée­s dans les années 1990, après l’émergence des groupes de supporters et la stabilisat­ion des clubs français dans les grandes métropoles. La nouveauté, c’est que l’expression de la satisfacti­on est plus visible. Aujourd’hui, on fête une défaite sur les réseaux sociaux. Cela peut alimenter une agressivit­é entre supporters, qui se répondent sans cesse.» Un mouvement aussi classique dans le foot qu’un centre côté droit de Boudebouz pour un Beric tout seul à six mètres.

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Les supporters de L’OM n’hésitent pas à troller L’OL sur les réseaux sociaux.
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