Le parti croit en son retour à Vitrolles
Un grand soleil inonde la place de Provence de Vitrolles (Bouches-durhône), située à deux pas de la mairie et de son architecture singulière. Ce n’est toutefois pas l’hôtel de ville qui a fait la renommée de la commune, mais l’une de ses occupantes. En 1997, à la place de son mari et prédécesseur, Bruno Mégret, frappé d’inéligibilité, Catherine Mégret devient maire sous l’étiquette frontiste. Et ce jusqu’en 2002. « La gestion s’est avérée catastrophique en termes politiques et économiques, avec une ville au service des ambitions de Bruno Mégret et une politique qui surfait avec la limite du droit», rappelle Joël Gombin, politologue. Pourtant, dix-sept ans plus tard, Vitrolles, actuellement dirigée par le socialiste Loïc Gachon, a placé le RN en tête des suffrages lors des européennes. « Nous espérons remporter la commune [en mars]», affirme Laurent Jacobelli, responsable de la fédération des Bouches-du-rhône et porte-parole du parti.
« Je vais voter FN, affirme Gilbert, 80 ans. On est entourés d’immigrés, ce n’est plus possible.» Et tant pis si l’expérience mégretiste n’a « pas servi à grand-chose », selon lui. « Je suis de droite, je ne vais quand même pas voter socialiste ! Ici, le candidat de la droite, il ne passe jamais, alors… il reste le FN!» Il faut dire qu’à Vitrolles l’épisode Mégret commence à dater. «Entre 1997 et aujourd’hui, on a toute une génération, et donc un renouveau du corps électoral», reprend Joël Gombin. Loïc Gachon ne s’inquiète pas pour autant : « Quand le RN vise une commune, il s’en donne les moyens. Le candidat ne vient pas d’ici et les six sièges du parti sont vides depuis six mois. »