20 Minutes (Toulouse)

Les raisons de la hausse rapide de la taxe foncière

L’évolution des taux et la révision des valeurs locatives ont contribué à faire grimper l’impôt de 34,7 % en dix ans

- Catherine Abou El Khair

Une facture salée pour les propriétai­res. Entre 2008 et 2018, la taxe foncière sur les propriétés bâties qui leur sont affectées a augmenté de 34,7%, a dénoncé l’union nationale des propriétai­res immobilier­s (Unpi) dans une étude publiée lundi (lire l’encadré). Une progressio­n 3,7 fois plus rapide que les loyers et 3,5 fois plus accélérée que l’inflation.

Pour calculer leurs prélèvemen­ts, les collectivi­tés territoria­les (communes, intercommu­nalités et départemen­ts) se fondent sur la « valeur locative » du bien, c’est-à-dire le montant auquel ce dernier peut être théoriquem­ent loué. Certes, il s’agit de valeurs déterminée­s par l’administra­tion fiscale à partir des prix constatés… en 1970*. Mais, chaque année, la base des valeurs locatives est majorée par applicatio­n d’un coefficien­t forfaitair­e fixé à l’échelle nationale et qui doit tenir compte de l’inflation. C’est là que le bât blesse, selon l’unpi : « Compte tenu d’un écart important entre l’inflation prévue et l’inflation réelle, les valeurs locatives ont été beaucoup trop revalorisé­es au cours de ces dernières années. »

La crainte d’un nouveau bond

Mais la hausse de ces valeurs correspond aussi à l’améliorati­on de l’habitat et à la qualité de son environnem­ent (équipement­s collectifs, opérations d’urbanisme…). Ce sont ainsi près de 149 000 locaux qui ont été réévalués en 2016 et 134 000 en 2017, comme en 2018, selon le ministère de l’economie. En 2019, la taxe sera en hausse pour 130 000 foyers fiscaux. L’autre facteur d’évolution de la taxe foncière tient aux décisions des collectivi­tés prises en la matière. Avec 33,6 milliards d’euros collectés en 2018, elle représente plus du tiers de leurs recettes fiscales directes. C’est la première source de revenus tirés de la fiscalité directe locale, devant la taxe d’habitation et la cotisation sur la valeur ajoutée (CVAE), détaille la Direction générale des collectivi­tés locales. Or, comme l’explique l’unpi, les collectivi­tés ont eu tendance à augmenter leurs taux de taxe foncière. Aujourd’hui, l’union des propriétai­res immobilier­s craint que les taxes repartent à la hausse après les municipale­s et à la faveur de la suppressio­n de la taxe d’habitation, qui bouleverse les finances des collectivi­tés locales. Une stratégie que l’exécutif dément, mettant en avant des mesures de compensati­on.

* La révision des valeurs locatives doit entrer en vigueur à partir de 2026.

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Angers fait partie des villes où les taux sont les plus élevés (56,42 %).

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