20 Minutes (Toulouse)

Le dépistage se fait désirer

EXCLUSIF. Seulement quatre Français sur dix se sont déjà fait tester pour des IST, selon un sondage Yougov pour « 20 Minutes ».

- Anissa Boumediene

«Et si on arrêtait la capote?» est une question qui finit toujours par se poser au sein d’un couple. Et qui est souvent suivie par celle du dépistage des infections sexuelleme­nt transmissi­bles (IST, en premier lieu desquelles la chlamydia et le gonocoque). Souvent, mais pas systématiq­uement : selon un sondage exclusif Yougov pour 20 Minutes*, seuls 4 Français sur 10 ont déjà fait un test de dépistage des IST. Et les meilleurs élèves sont plutôt les jeunes adultes : 43 % des 18-24 ans se sont déjà fait dépister – chiffre qui grimpe à 50 % chez les 25-34 ans.

Trouver le bon moment

Pourquoi? «C’est à un moment de sa vie où l’on a des relations qui ne durent pas, ou plusieurs partenaire­s, donc l’importance du dépistage est beaucoup plus ancrée, analyse Janine Mossuzlava­u, sociologue, directrice de recherche au CNRS et autrice de La Vie sexuelle en France (éd. La Martinière). Pour ceux qui sont plus avancés dans la vie, c’est beaucoup moins un réflexe. » Ainsi, seuls 33 % des plus de 55 ans se sont déjà fait dépister.

Audrey avait 31 ans, son compagnon, 41 ans, lorsque ce dernier a proposé après quelques jours de relation d’ar- rêter le préservati­f. « Il m’a clairement dit : “Ce serait meilleur sans plastique entre nous, de peau à peau”, raconte-telle. J’ai immédiatem­ent été d’accord en imposant toutefois un dépistage des IST au préalable. On l’a effectué dans la semaine. » Comme eux, un Français sur cinq (19%) pense qu’il vaut mieux aborder le sujet au tout début de la relation. Mais 23 % estiment toutefois que le meilleur moment intervient après quelques mois. « Au début, on n’ose pas trop aborder la question, confie Isabelle, 26 ans. En parler trop tôt insinue que l’on veut une relation plus sérieuse. Et quand on ne connaît pas l’autre depuis très longtemps, on a peur de le faire fuir.» D’autant que, «lorsqu’on rencontre quelqu’un, on veut se montrer sous son meilleur jour, n’être que dans la séduction, donc on n’est pas forcément prêt à parler tout de suite des IST», souligne Janine Mossuz-lavau. Dans tous les cas, que l’on soit très à l’aise sur le sujet ou non, différente­s solutions de dépistage existent (lire l’encadré).

* Réalisé en ligne du 20 au 23 septembre auprès de 1 009 personnes représenta­tives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus.

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Dix-neuf pour cent des sondés pensent qu’il faut aborder la question du dépistage au tout début de la relation.

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