Accusée d’avoir tué et découpé sa collègue
Sophie Masala, 55 ans, est jugée pour le meurtre de Maryline Planche dont le corps avait été jeté dans le canal
Elle va devoir assembler les morceaux du puzzle macabre qu’elle a elle-même imaginé. Le procès aux assises de Sophie Masala, 55 ans, s’ouvre ce lundi à Toulouse. Il est qualifié d’« extraordinaire » par Georges Catala, l’avocat de la famille de la victime car, dit le pénaliste, « on est rarement confronté à une telle dimension d’horreur ». Maryline Planche, quinquagénaire discrète et célibataire, a été tuée le 12 mai 2016 dans son appartement toulousain. Le 24 mai, un passant signale une jambe flottant dans un sac plastique dans le canal du Midi. L’insoutenable pêche va se poursuivre durant deux jours jusqu’à la découverte du tronc d’une femme dans une valise immergée. Le soir même, une collègue de la victime passe aux aveux devant les enquêteurs du SRPJ.
Les deux femmes se connaissaient depuis quelques mois, depuis que la Montpelliéraine avait été mutée dans l’antenne toulousaine de l’agefiph, une structure d’insertion. « Les relations étaient normales, même plutôt chaleureuses, puis elles se sont envenimées pour des raisons professionnelles», explique Pierre Dunac, l’avocat de celle qui a été surnommée «la démembreuse du canal». «Elle assume tout », assure-t-il, « sauf l’intention homicide ».
Deux mises en scène
L’accusée a en effet expliqué qu’elle s’était rendue chez sa victime pour élucider la disparition de dossiers et que la dispute a dégénéré, entraînant la mort de la quinquagénaire, assommée avec une bouteille de vin. Selon l’enquête, Sophie Masala est revenue une première fois pour entailler les poignets du corps et faire croire à un suicide. Puis une deuxième, munie d’une scie à métaux et d’un couteau, pour découper le cadavre, puis longer avec un chariot de supermarché le canal du Midi pour se débarrasser de ses paquets. « Certains jettent un corps dans une rivière, d’autres le coulent dans le béton. Elle était animée d’un sentiment de terreur et la victime faisait le double de son poids », pose Pierre Dunac. « Elle a envoyé des SMS pour faire croire à une relation homosexuelle ambiguë et tenté quelques jours plus tard de retirer de l’argent avec la carte de Maryline Planche dont elle avait le code. Tout cela ne paraît pas très symptomatique d’un accident », lâche Georges Catala. Les experts devront éclairer la personnalité de l’accusée, décrite comme une affabulatrice et condamnée pour avoir détourné des chèques dans un emploi précédent. Et qui, comble de l’horreur, a enterré la tête de sa victime dans son jardinet.
« Elle assume tout, sauf l’intention homicide. » Me Dunac, avocat de l’accusée