Suivez le guide de « Watchmen »
Pour comprendre le show de Damon Lindelof, diffusé à partir de ce lundi, il vaut mieux connaître le contexte de la BD d’origine
C’est l’une des séries les plus ambitieuses de l’année. Damon Lindelof, le créateur de « Lost » et de « The Leftovers », a accepté de revisiter l’une des références de la bande dessinée mondiale, «Watchmen», pour HBO. Voici notre guide pour savourer la série, diffusée ce lundi à 21 h 05 en US + 24 sur OCS, sans avoir lu la BD.
˃ Des justiciers déconstruits. La série de comics d’alan Moore et Dave Gibbons est devenue une référence du genre car, au moment de sa parution, de 1986 à 1987, la déconstruction des superhéros est une démarche quasi inédite. «Watchmen» suit une bande de justiciers névrosés à la retraite, mais animés d’une démarche altruiste, dans un monde au bord d’une Troisième Guerre mondiale. Le Dr Manhattan, un surhomme, a modifié le cours de l’histoire : les Etats-unis ont gagné la guerre du Vietnam, le scandale du Watergate a été étouffé et Richard Nixon est toujours président en 1985.
˃ Un univers uchronique. «Notre histoire commence trente ans plus tard, avec de nombreux nouveaux personnages et quelques vieux personnages des comics », résume Damon Lindelof. La série se déroule dans le même univers, dans une Amérique dirigée par Robert Redford. Le port d’armes est alors interdit, les voitures roulent à l’électricité, les téléphones portables n’existent pas, les superhéros sont hors la loi et les policiers cachent leur identité derrière des masques. Mais, même armé des meilleures intentions, le président n’est pas de taille à résoudre les tensions raciales aux Etats-unis.
˃ Une narration éclatée. Damon Lindelof n’a pas pour autant occulté la bande de superhéros créée par Alan Moore et Dave Gibbons : le Dr Manhattan a quitté la Terre, comme il l’avait promis, Adrian Veidt alias Ozymandias (Jeremy Irons), est devenu un vieux lord britannique autoritaire. L’histoire de ce dernier, sans rapport avec l’intrigue principale, vient se caler dans le récit comme les documents de fin de chapitre de la bande dessinée. Damon Lindelof reprend à son compte la narration éclatée de l’oeuvre d’origine. Dans «Watchmen», on se passionne ainsi pour le show « American Hero Story », consacré aux Minutemen, un groupe de superhéros des années 1940, déjà présent dans les comics.