Des staphylocoques pas adorés
Après Nevers et Montauban, plusieurs joueurs de Pouyastruc ont été touchés par l’infection
Nevers, Montauban et maintenant Pouyastruc, près de Tarbes. Non, on ne parle pas de la dernière tournée de Trois Cafés Gourmands, mais des clubs de rugby touchés par des cas de staphylocoques depuis un mois. Y a-t-il péril en Ovalie ? Réponse avec le docteur Olivier Glass, épidémiologiste membre de la cellule de veille, d’alerte et de gestion sanitaire de L’ARS (agence régionale de santé) Occitanie, à Toulouse.
De quoi parle-t-on ? « Le staphylocoque doré est une bactérie qui vit sur la peau et les muqueuses, explique le Dr Glass. Il est présent chez plus de 25 % des individus, sans que cela occasionne de maladie. Il se diffuse à l’occasion de contacts cutanés. » Les sports tels que le rugby, mais aussi le judo, sont donc propices à ce type
Vd’échanges non désirés. « A l’occasion d’une blessure ou d’une égratignure, la barrière de la peau étant rompue, une infection cutanée peut se développer. » A Pouyastruc, cela s’est manifesté par des petits boutons, notamment au cuir chevelu, et de l’impétigo sur les membres. Les analyses ont également révélé la présence de streptocoques A (pyogenes), eux aussi responsables d’infections cutanées.
C’est grave, docteur ? S’il peut avoir des conséquences graves lors
Vd’une opération (il est responsable de la plupart des infections nosocomiales), le staphylocoque doré n’apporte dans les cas évoqués ici que des désagréments passagers. « Nous mettons en place un traitement curatif et des mesures préventives, explique le Dr Glass. Tous les joueurs touchés sont mis sous antibiotiques pendant six ou sept jours, même s’ils ne sont déjà plus contagieux au bout de deux ou trois jours. Une fois les lésions guéries, ils peuvent réintégrer l’équipe. » En outre, les malades doivent se doucher tous les jours avec du savon bactéricide. Autre mesure hygiénique : il est recommandé de laver ses vêtements à plus de 60 °C. Enfin, il faut nettoyer et désinfecter les locaux, en l’occurrence le stade.
Le rugby est-il touché par une épidémie ? Non, répond le Dr Glass. « Il n’y a pas de lien entre les différents épisodes. Les germes ne sont pas tout à fait les mêmes. » De quoi battre en brèche l’hypothèse qui a un temps fait florès du côté de Nevers, selon laquelle leur infection prenait sa source à Montauban (les deux équipes se sont rencontrées dans la cité d’ingres le 13 septembre). Les deux clubs de Pro D2 ont repris la compétition, mais comptent respectivement un et deux matchs à rattraper. Pouyastruc n’a pas pu jouer le week-end dernier contre les voisins de Juillan en championnat Honneur Occitanie (sixième division) et ronge son frein. « Quinze joueurs ont été concernés par l’infection, et ce nombre n’a pas évolué », indique le médecin de L’ARS. Plutôt positif, donc.
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