20 Minutes (Toulouse)

Des staphyloco­ques pas adorés

Après Nevers et Montauban, plusieurs joueurs de Pouyastruc ont été touchés par l’infection

- Nicolas Stival

Nevers, Montauban et maintenant Pouyastruc, près de Tarbes. Non, on ne parle pas de la dernière tournée de Trois Cafés Gourmands, mais des clubs de rugby touchés par des cas de staphyloco­ques depuis un mois. Y a-t-il péril en Ovalie ? Réponse avec le docteur Olivier Glass, épidémiolo­giste membre de la cellule de veille, d’alerte et de gestion sanitaire de L’ARS (agence régionale de santé) Occitanie, à Toulouse.

De quoi parle-t-on ? « Le staphyloco­que doré est une bactérie qui vit sur la peau et les muqueuses, explique le Dr Glass. Il est présent chez plus de 25 % des individus, sans que cela occasionne de maladie. Il se diffuse à l’occasion de contacts cutanés. » Les sports tels que le rugby, mais aussi le judo, sont donc propices à ce type

Vd’échanges non désirés. « A l’occasion d’une blessure ou d’une égratignur­e, la barrière de la peau étant rompue, une infection cutanée peut se développer. » A Pouyastruc, cela s’est manifesté par des petits boutons, notamment au cuir chevelu, et de l’impétigo sur les membres. Les analyses ont également révélé la présence de streptocoq­ues A (pyogenes), eux aussi responsabl­es d’infections cutanées.

C’est grave, docteur ? S’il peut avoir des conséquenc­es graves lors

Vd’une opération (il est responsabl­e de la plupart des infections nosocomial­es), le staphyloco­que doré n’apporte dans les cas évoqués ici que des désagrémen­ts passagers. « Nous mettons en place un traitement curatif et des mesures préventive­s, explique le Dr Glass. Tous les joueurs touchés sont mis sous antibiotiq­ues pendant six ou sept jours, même s’ils ne sont déjà plus contagieux au bout de deux ou trois jours. Une fois les lésions guéries, ils peuvent réintégrer l’équipe. » En outre, les malades doivent se doucher tous les jours avec du savon bactéricid­e. Autre mesure hygiénique : il est recommandé de laver ses vêtements à plus de 60 °C. Enfin, il faut nettoyer et désinfecte­r les locaux, en l’occurrence le stade.

Le rugby est-il touché par une épidémie ? Non, répond le Dr Glass. « Il n’y a pas de lien entre les différents épisodes. Les germes ne sont pas tout à fait les mêmes. » De quoi battre en brèche l’hypothèse qui a un temps fait florès du côté de Nevers, selon laquelle leur infection prenait sa source à Montauban (les deux équipes se sont rencontrée­s dans la cité d’ingres le 13 septembre). Les deux clubs de Pro D2 ont repris la compétitio­n, mais comptent respective­ment un et deux matchs à rattraper. Pouyastruc n’a pas pu jouer le week-end dernier contre les voisins de Juillan en championna­t Honneur Occitanie (sixième division) et ronge son frein. « Quinze joueurs ont été concernés par l’infection, et ce nombre n’a pas évolué », indique le médecin de L’ARS. Plutôt positif, donc.

V

 ??  ?? Le match entre Pouyastruc et Juillan (6e division) a été annulé.
Le match entre Pouyastruc et Juillan (6e division) a été annulé.

Newspapers in French

Newspapers from France