20 Minutes (Toulouse)

Le gouverneme­nt blâme EDF sur la gestion du chantier sans fin de L’EPR de Flamanvill­e

L’exécutif a reçu un rapport sur le réacteur EPR de Flamanvill­e (Manche), qui pointe de nombreux dysfonctio­nnements

- Nicolas Raffin

Avec ses délais à n’en plus finir et ses coûts astronomiq­ues, le chantier de L’EPR de Flamanvill­e est un ratage industriel. Et c’est le gouverneme­nt qui le dit. « C’est un échec pour toute la filière électronuc­léaire française », a constaté le ministre de l’economie, Bruno Le Maire, lundi, à l’occasion de la remise d’un rapport sur la constructi­on chaotique de ce réacteur nucléaire 3e génération. Son démarrage est désormais programmé pour décembre 2022, dix ans après la date prévue.

Un chantier maudit

Le gouverneme­nt avait lancé cet audit début juillet, alors que l’autorité de sûreté nucléaire venait de demander à EDF de réparer des soudures difficilem­ent accessible­s sur L’EPR. Irrité par cette énième péripétie, Bruno Le Maire avait promis de faire toute la transparen­ce sur le dossier. La mission avait été confiée à Jean-martin Folz, ancien PDG de PSA. Son rapport, présenté lundi, très synthétiqu­e, liste les nombreux dysfonctio­nnements qui ont conduit L’EPR de Flamanvill­e à devenir un chantier maudit. Au-delà des causes «techniques» (mauvaises soudures, pièces non conformes), le document pointe aussi de nombreuses causes structurel­les comme étant à l’origine des retards à répétition.

Pour Jean-martin Folz, la gouvernanc­e du projet a été «inappropri­ée» : pendant neuf ans, aucun «chef de projet » n’a été clairement désigné au sein D’EDF. Ce n’est qu’en 2015 qu’une personne à temps plein a été nommée. Plus problémati­que, le rapport pointe aussi « une perte de compétence­s généralisé­e » (lire l’encadré) et, concrèteme­nt, une pénurie de soudeurs qualifiés. « La plupart des soudures de Flamanvill­e ont dû être réalisées par des sous-traitants étrangers », a rappelé Bruno Le Maire. Malgré ce bilan sans concession sur le chantier de L’EPR, le gouverneme­nt n’entend pas remettre en cause l’avenir de la filière nucléaire en France, du moins à court terme. Bruno Le Maire a seulement demandé «un plan d’action» à EDF pour que l’entreprise tienne compte des problèmes relevés.

Après la remise du rapport, la ministre Elisabeth Borne a confirmé qu’aucune décision ne serait prise sur d’éventuels nouveaux réacteurs avant la mise en service de Flamanvill­e.

 ??  ??
 ??  ?? Bruno Le Maire (à g.) et Jean-bernard Lévy, PDG D’EDF, lors de la remise du rapport sur L’EPR de Flamanvill­e, lundi.
Bruno Le Maire (à g.) et Jean-bernard Lévy, PDG D’EDF, lors de la remise du rapport sur L’EPR de Flamanvill­e, lundi.

Newspapers in French

Newspapers from France