Dominique Muti propulsée sur la liste d’archipel citoyen
Dominique Muti a été tirée au sort pour figurer sur la liste d’archipel citoyen
Dominique Muti est déjà l’élue du hasard. Elle n’a jamais milité en politique et, avec sa voix douce, son tempérament discret, elle n’est pas du genre à enflammer les estrades. Pourtant, la voici engagée involontaire dans une tentative de conquête du Capitole. Cette quadragénaire fait partie des 1 000 Toulousains tirés au sort sur les listes électorales par le collectif Archipel citoyen. L’idée était d’en faire des colistiers, mais ils ne sont que neuf à avoir accepté.
« Je m’engage sans réserve »
La «lettre de sélection» de cette mère de famille, qui travaille « dans le champ de la santé mentale », est arrivée début juillet. Elle n’a donc été décachetée qu’au retour de vacances et n’a suscité ni débordements de joie, ni incompréhension. « Je les connaissais, j’ai compris d’où ça venait, raconte-telle. Mais j’avais d’autres préoccupations, alors j’ai attendu la rentrée. » Histoire d’avoir le temps de mener sa petite enquête, afin de s’assurer qu’elle ne serait pas un alibi. Elle a passé des coups de fil, participé à la première grande réunion publique, rencontré et sondé à l’intuition les autres tirés au sort. « J’ai trouvé un projet très articulé sur les questions sociales, écologiques et de gouvernance », assure-t-elle « Des gens brillants » aussi, et « l’idée que l’union fait la force ».
Alors, début octobre seulement, elle a dit banco. Avec ce sentiment « de n’avoir rien à perdre» dans l’histoire. A part des soirées, qu’elle passe maintenant à débattre, parfois avec les femmes du collectif, parfois avec ceux qui planchent comme elle sur les discriminations. «Je n’ai pas de regard stratégique ou politique, il y a des tas de choses qui me dépassent mais ça peut vraiment être un atout, confie Dominique Muti. Je suis quelqu’un de libre. Mais je m’engage sans réserve. C’est comme pour le mariage, on ne dit pas oui au départ en imaginant que ça peut rater. » Elle est aussi persuadée maintenant que la voix, même douce, des tirés au sort est particulièrement écoutée. En attendant, elle préfère ne pas se «projeter». Ni dans de folles soirées de tractage, encore moins au Capitole. Elle a envie de changement pour les Toulousains et pense avoir choisi le bon orchestre pour le « mettre en musique ».