Droites divergentes
Après l’alliance de Renaud Muselier (Les Républicains) avec LREM en vue des régionales en Provence-alpes-côte-d’azur, la droite se retrouve dans l’embarras, à un an de la présidentielle.
Le week-end n’a pas été de tout repos à droite. L’annonce d’une alliance entre Renaud Muselier et LREM pour les élections régionales en Provencealpes-côte-d’azur (Paca) a provoqué la colère et la déception des cadres des Républicains. «Le pompon, c’est que ça a été annoncé par le Premier ministre, Jean Castex!», s’agace-t-on à la direction du parti. Le chef du gouvernement a précisé que des macronistes intégreront la liste du président sortant, Renaud Muselier. Cette fusion a ébranlé la direction nationale du parti, qui souhaite réagir fermement, à moins d’un an de l’élection présidentielle.
Un dilemme à trancher
Le patron des Républicains, Christian Jacob, a donc réagi, dimanche, par voie de communiqué. Taclant de «petites manoeuvres électorales en Paca par M. Castex » le député de Seine-etmarne a décidé de retirer son investiture LR à Renaud Muselier. «Il fallait clarifier les choses, dire notre opposition à cet accord d’appareil avec l’onction du Premier ministre », salue Virginie Dubymuller, vice-présidente des Républicains.
Le parti se retrouve toutefois face à un épineux dilemme, alors que plusieurs ténors LR poussent pour présenter une liste face à Renaud Muselier. « Si on le fait et que le RN gagne la région en juin, on dira que c’est la faute de LR qui n’a pas joué le rassemblement», anticipe un cadre. Dans les derniers sondages, l’ex-lr Thierry Mariani, tête de liste du RN, est donné en tête des intentions de vote au premier tour, à environ 30%, devant le président sortant, à 27%. Mais ne pas présenter de liste LR fait courir le risque que des électeurs de droite se dispersent entre la liste RN, celle de Muselier fusionnée avec LREM, et l’abstention. «Si on ne réagit pas, on valide la stratégie d’emmanuel Macron, affirme Eric Pauget, député LR des Alpes-maritimes. Il teste en Paca ce qu’il veut faire l’année prochaine, avec le soutien de quelques barons de la droite qui ont fait une croix sur 2022 pour LR, comme Muselier, Estrosi et Falco [les maires de Nice et de Toulon auraient oeuvré à cette fusion avec LREM en Paca].» Eric Pauget souhaite donc que le parti investisse une nouvelle liste dans la région. «Sinon, on est morts dans un an.»