Un acteur met le don de moelle osseuse sur le devant de la scène
Le comédien tente de sensibiliser les jeunes au don de moelle osseuse. Il raconte son histoire
Àl26 ans, Jean-Charles Deval a donné deux fois. Pas son sang, ses plaquettes ou son sperme. Non, sa moelle osseuse. Un don qui guérit 80 % des maladies graves du sang. L’Agence de biomédecine s’est lancé le défi de recruter 20 000 nouveaux donneurs d’ici à septembre, alors que la limite d’âge a baissé (lire l’encadré). C’est pourquoi le comédien (Nos chers voisins, Hippocrate…), que 20 Minutes a rencontré, continue de raconter son histoire pour sensibiliser à ce don méconnu. Jean-Charles Deval serait le seul Français à avoir donné deux fois sa moelle osseuse. La première fois, c’était pour sa grande soeur, Anne-Sophie. À l’âge de 15 ans, elle souffre d’un lymphome. Pour la sauver, il faudrait une greffe de moelle osseuse. Les parents ne peuvent pas donner à leurs enfants et, dans une fratrie, il y a une chance sur quatre pour que ça colle. « J’étais sûr d’être compatible », reprend Jean-Charles. Bingo, les analyses confirment son pressentiment. « Je n’avais ni peur ni doute. En gros, j’ai eu une anesthésie générale, et je me suis réveillé avec un bleu sur les fesses. » Mais, après quatre mois d’embellie, Anne-Sophie est emportée par une pneumonie.
Une chance sur 1 million d’être compatible
Alors, le jeune homme, à ses 18 ans, va s’inscrire sur le registre des donneurs de moelle osseuse à l’Établissement français du sang. « Aujourd’hui, on peut le faire en ligne », précise l’acteur. En mai 2019, il reçoit un message : « Surprise, on me dit : “Tu es compatible avec quelqu’un qui a besoin d’un don de moelle osseuse, es-tu toujours volontaire ?” Cela fait des années que j’en parle, donc je fonce. » Sachant que les personnes inscrites sur le registre ont une chance sur 1 million d’être compatibles avec un inconnu. Cette fois, Jean-Charles expérimente le don par cytaphérèse, une technique de prélèvement sans anesthésie générale : « En branchement dans chaque bras, une machine qui tourne, zéro douleur, on est allongés pendant trois heures. » Dans les lycées, autour de lui, Jean-Charles répète à l’envi que ce don ne fait pas mal. « Aujourd’hui, 70 % des dons se font par cytaphérèse, donc c’est très léger. La moelle osseuse se reconstitue en peu de temps. C’est anodin, j’en suis le meilleur exemple ! »