Vous avez mis la bise au rancart avec la pandémie
« 20 Minutes» a demandé à ses lecteurs si le bisou était définitivement passé de mode
«Salut ! (muah) Tu (muah) vas (muah) biennnnn ? » Les fans des Inconnus l’auront reconnu, c’est un extrait du clip Auteuil, Neuilly, Passy, dans lequel les trois compères caricaturaient la bise à la française. Une coutume abandonnée par beaucoup depuis le début de la pandémie de Covid-19. Mais pour combien de temps ? Alors que la vaccination progresse, que la situation sanitaire s’améliore et que la vie sociale reprend, la bise va-t-elle revenir ? Incongruité totale hors de nos frontières, « la bise est une tradition française qui crée du lien, estime Antoine, qui a répondu à notre appel à témoignages. J’avais l’habitude de la faire avant, et depuis le Covid-19, je ressens moins de proximité avec les gens. » La grève actuelle – subie ou consentie – de la bise est le signe que la pandémie pèse encore sur notre quotidien. C’est précisément pour cette raison que certains, comme Noémie, ont« hâte que tout redevienne comme avant. Quand faire la bise sera le signe d’une bonne santé générale. Il y en a assez de cette vie bizarre ! »
Un geste « par politesse »
En revanche, « ne plus faire la bise aux collègues, c’est que du bonheur ! Si je peux maintenir ce geste barrière au travail, je le ferai », promet Laurence. Il faut dire que « la faire à une quarantaine de collègues chaque jour, c’était long ! », abonde Christelle, qui « réserve ce geste à la famille, maintenant qu’on est tous vaccinés ». Comme elles, Betty continuera « à garder [ses] distances avec les collègues », elle qui en avait marre de la faire « par politesse ». Pour certains, la bise ne fera même pas son retour dans la sphère familiale. « Je n’ai pas besoin d’embrasser ma famille pour qu’elle sache mon affection », affirme
Marig. Pareil pour Brigitte, qui n’y voit qu’un « geste de convenance. J’ai toujours préféré une étreinte : un vrai partage d’affection avec un contact très chaleureux, mais sans échange de "fluides". »
Enfin, pour beaucoup, au-delà d’un prétexte, la peur du coronavirus est une vraie motivation. « Souvent, l’hiver, les gens vous font la bise, même malades, et quand on a des anticorps un peu faiblards, on chope tous les virus ! », nous dit Camille. Or, arrêter les embrassades s’est révélé être un geste barrière d’une redoutable efficacité. « Depuis mars 2020, je n’ai pas été malade une seule fois alors que, en temps normal, j’ai une rhinopharyngite deux fois par an », constate Alexandra.