Spareka veut faire baisser le coût de la panne Vente de pièces détachées
Depuis 2012, la start-up francilienne pousse les Français à réparer eux-mêmes leurs appareils, grâce notamment à des tutoriels en vidéo
Si votre aspirateur aspire mal, il est possible que le réservoir à poussières soit obstrué, lance Cyril Berton. Il faut le contrôler. » Il joint le geste à la parole en retournant le robot-aspirateur, pour montrer comment s’y prendre. Pendant ce temps-là, la caméra de Kevin Brighton tourne. Dans le studio de Spareka, entreprise montreuilloise (Seine-Saint-Denis), le duo réalise cinq tutos vidéo chaque semaine. Remplacer la courroie du lavelinge, changer la carte électronique du four, détartrer la cafetière ? En cinq ans, Kevin Brighton compte 1 150 vidéos réalisées, « 900 publiées sur notre chaîne YouTube française, le reste sur les chaînes internationales, que nous commençons à développer », précise-t-il.
Selon une étude de l’Ademe (Agence de la transition écologique) de 2019, 81 % des Français ont une bonne image de la réparation. Mais lorsqu’un de leurs produits tombe en panne (toutes catégories confondues), seuls 36 % en moyenne le réparent. Pour réduire ce décalage, Spareka s’efforce de démocratiser l’autoréparation en proposant à la vente plus de 8 millions de pièces détachées d’appareils en tout genre. De quoi résoudre une multitude de pannes, du moins sur le papier. Car, parmi les freins à l’autoréparation, l’Ademe pointe le sentiment d’incompétence des Français. « Avec des outils basiques, 80 % des pannes sont réparables, par tous », assure Spareka, qui a commencé à produire des tutoriels en vidéo en 2012. Erwan Fangeat, expert de l’Ademe, tempère toutefois les potentialités de l’autoréparation : « On le voit dans nos études, la majorité des Français ne sont pas prêts à faire de l’autoréparation. Et si certains équipements semblent facilement réparables, comme l’électroménager, démonter son téléviseur ou ses équipements high-tech, c’est une autre paire de manches. » Pour l’ingénieur de l’Ademe, l’enjeu est aussi de continuer à faire croître et d’améliorer la réparation par des professionnels, ce à quoi devrait contribuer le fonds de réparation, qui doit voir le jour le 1er janvier 2022. Il permettra aux particuliers de profiter d’une réduction sur la facture lorsqu’ils font appel à un professionnel agréé.
« La majorité des Français ne sont pas prêts à faire de l’autoréparation. » Erwan Fangeat, expert de l’Ademe