Présidentielle Le « vote utile » pour Mélenchon divise à gauche
L’appel du candidat LFI à se ranger derrière lui fait débat chez certains de nos lecteurs
Il se rêve en « tortue » d’une fable de La Fontaine. Jean-Luc Mélenchon espère se qualifier in extremis pour le second tour de la présidentielle. En troisième ou quatrième position dans les sondages, le leadeur de LFI martèle qu’il est le « vote utile » à gauche. Un argument audible ?
Pour certains de nos lecteurs, qui ont répondu à notre appel à témoignages, cet argument pèsera lourd dans leur choix au premier tour, le 10 avril. « J’éprouve à la fois du rejet et de l’attirance pour le candidat Mélenchon, explique Julien. “La République, c’est moi !” a été le coup de trop. Pour autant, je ne peux pas me résoudre à ce duel annoncé entre l’extrême droite et Macron. Je voterai sans conviction, mais pour le mieux placé à gauche. »
« Ne pas voter Mélenchon, c’est voter Macron, tranche Shérab. L’heure n’est plus à faire joujou sur les sensibilités à gauche. Les électeurs doivent imposer à Macron une véritable confrontation. » Plusieurs lecteurs, comme Jérôme, reprennent les arguments des insoumis, en mettant la pression sur les concurrents à gauche, Yannick Jadot (EELV), Fabien Roussel (PCF) et Anne Hidalgo (PS) : « Je ne comprends pas le sens des autres candidatures à gauche, à quoi servent-elles encore à part faire perdre la gauche au profit de Macron ? »
Mais l’argument ne convainc pas tout le monde. « Le vote Mélenchon n’est utile que s’il y a un espoir au second tour, estime Aurélie. Étant donné l’impossibilité d’être rassembleur, il n’a aucune chance de l’emporter. Je préfère voter pour un candidat que j’apprécie. »
L’international, un obstacle
Sur le fond, les positions du candidat insoumis à l’international, comme la sortie de l’Otan, sont un obstacle pour de nombreuses personnes ayant répondu à notre appel. « Son attitude vis-à-vis de l’Ukraine a été rédhibitoire, assure JeanCharles, partisan d’Anne Hidalgo. Refuser d’armer les Ukrainiens est une erreur historique. » « Le fait de centrer sur sa personne l’incarnation des idées de son mouvement me gêne aussi », ajoute Mickael, sympathisant d’EELV. La personnalité du candidat est d’ailleurs l’un des principaux arguments cités par les réfractaires au vote utile. « J’ai voté à deux reprises pour lui, relève Jean-Jacques. Je ne le ferai pas cette fois-ci.»