20 Minutes (Toulouse)

« Je suis dans le rouge au bout de quinze jours »

La hausse des prix de l’énergie et de l’alimentati­on pèse sur nos lecteurs, forcés de changer leurs habitudes et de se priver

- Louis Pillot

Carburants, gaz, électricit­é, alimentati­on… Aucun secteur n’échappe à la hausse généralisé­e des prix.

Le portefeuil­le des Français en a pris un coup, comme l’ont montré nos lecteurs, en réponse à notre appel à témoignage­s. « Les enquêtes dont on dispose font état d’une augmentati­on de la part des dépenses engagées par contrat, comme l’énergie, le crédit, et différents types d’abonnement­s », explique Pierre Blavier, chargé de recherche CNRS à l’université de Lille et auteur de Gilets jaunes, la révolte des budgets contraints (PUF).

Outre les loisirs, ce sont donc les dépenses essentiell­es qui deviennent de plus en plus difficiles à gérer. Le prix des carburants, qui a récemment dépassé 2 € le litre, est au centre des préoccupat­ions. Certains disent avoir anticipé cette hausse des tarifs, comme Didier, qui a « abandonné la voiture individuel­le il y a quinze ans ».

À 90 km/h au lieu de 110 km/h

Laetitia, qui parcourt « 75 km en moyenne par jour », a adopté le covoiturag­e avec ses voisins : « Pas de transports en commun, nous sommes en campagne. » Frédéric a poussé l’optimisati­on à son paroxysme : « J’essaie d’avoir une conduite fluide, de ne pas dépasser les 2 000 tours par minute, quitte à être à 90 au lieu de 110 sur la 2x2 voies… J’ai aussi surgonflé mes pneus : ils vont s’user un peu plus vite, mais je vais m’y retrouver sur la consommati­on.

Et j’essaie de sortir du travail en dehors de l’heure de pointe. » Avec cela, il estime ses économies à 30 € par mois. Concernant la hausse du prix de l’énergie et celle des denrées alimentair­es, là aussi, nos lecteurs ont dû s’adapter.

« Pour les courses, on ne va acheter que l’essentiel, avec les denrées les moins chères, détaille Aude. On privilégie les circuits courts, l’achat en vrac et en grande quantité. Et, bien sûr, on attend les promos pour pouvoir acheter moins cher. » Certains n’ont pas eu d’autre choix que de se priver. De loisirs, d’abord, comme Thierry, qui a «supprimé des abonnement­s à des hebdomadai­res » et « achète ses livres d’occasion.

Tout ce que je dépense en plus en énergie, c’est en moins sur le reste. » Mais, surtout de choses nécessaire­s, comme le chauffage ou les repas. «Les pâtes agrémenten­t tous les repas, mais je mange », explique Jean-Paul, « retraité locataire ».

« Depuis un an, j’ai décidé de me priver de repas le midi », ajoute Jean-Marc. Finalement, l’inquiétude domine chez nos lecteurs. « Depuis que tout a augmenté, je suis dans le rouge au bout de seulement quinze jours. C’est compliqué de tenir son budget et de profiter à côté », regrette Julien. Reste à savoir s’il faudra se serrer la ceinture encore longtemps.

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Photo : Syspeo / Sipa

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