20 Minutes (Toulouse)

Une technologi­e à marquer d’une pierre blanche

L’entreprise Ocode a conçu un système d’identifica­tion des objets. Pratique en cas de perte ou de vol de son vélo, de ses clés…

- À Nantes, Julie Urbach

Avez-vous déjà trouvé un trousseau de clés dans la rue, sans jamais pouvoir retrouver son propriétai­re et le lui remettre ? C’est cette banale histoire qui a entraîné, il y a cinq ans, la création d’Ocode, une start-up qui ambitionne de faire de sa technologi­e de marquage innovante une norme mondiale (lire l’encadré).

Basée à Nantes (Loire-Atlantique) et à La Roche-sur-Yon (Vendée), cette entreprise a conçu un système d’identifica­tion, sous forme de nuages de points gravés sur l’objet, permettant « d’attester de son origine et de sa valeur ». « On donne ainsi une identité unique à chaque bien, à laquelle est associé un certificat de propriété, détaille Vincent Roux, cofondateu­r d’Ocode. Un peu comme la plaque d’immatricul­ation et la carte grise d’une voiture. »

Pour prévenir les arnaques

C’est grâce au vélo que tout roule aujourd’hui pour cette société, qui a atteint 3 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021 et espère encore le doubler cette année. Surfant sur le marquage obligatoir­e des bicyclette­s depuis janvier 2021, elle a déjà convaincu différents constructe­urs et revendeurs de devenir clients, et aurait ainsi identifié des millions de vélos en Europe. Il suffit de scanner avec son smartphone un genre de QR code inviolable, gravé sur le cadre, pour avoir accès à de nombreuses informatio­ns sur le deux-roues, voire à son coffre-fort numérique, qui peut contenir divers documents, comme des factures.

« Quand on achète un vélo sur Le Bon Coin et qu’il dispose d’un Ocode, on peut tout de suite voir s’il est déclaré volé, quel est son historique, s’il a été réparé, etc., illustre Vincent Roux. Nos deux sujets majeurs, c’est la restitutio­n en cas d’oubli, de perte ou de vol, et la prévention des arnaques pour les objets de seconde main. » L’applicatio­n permet aussi d’entrer en contact via un tchat avec le propriétai­re de l’objet, utile, par exemple, dans le cas des clés retrouvées sur le trottoir… D’autres utilisatio­ns sont possibles, comme l’a testé la SNCF pour la gestion interne de sa flotte de tablettes numériques destinées aux agents.

La traçabilit­é des objets s’appuie sur les fameux NFT, ces « non fungible token », ou jetons non interchang­eables en français, rattachés à une blockchain privée. Ici, pas de spéculatio­n ni de cryptomonn­aie : les fondateurs d’Ocode assurent avoir choisi ce dispositif pour son aspect ultrasécur­isé. Aucune donnée personnell­e sur l’utilisateu­r n’est, en théorie, divulguée. « On veut rendre cette technologi­e, qui parfois effraie, accessible au commun des mortels, estime Vincent Roux. C’est pour cela que l’on parle de NFT du monde réel. » Cet été, des kits d’identifica­tion (avec des étiquettes à coller et non un code à graver) seront accessible­s au grand public, afin de développer la communauté des utilisateu­rs.

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