20 Minutes (Toulouse)

L’humoriste plaide pour un « féminisme optimiste »

L’ex-avocate de profession la joue engagée dans « Croque la pomme ». Un spectacle à la fois drôle et instructif

- Anne Demoulin

La parole est au féminisme et à l’égalité des sexes ! Après avoir

Quitté la robe, le nom de son précédent spectacle où elle racontait comment elle avait stoppé sa carrière d’avocate pour embrasser celle d’humoriste, Caroline Vigneaux Croque

la pomme dans un spectacle qui fera halte à l’Olympia de Paris, du 13 au 16 avril. « En 2016, j’ai pu réaliser mon rêve parce que j’ai fait deux dates à l’Olympia, se rappelle l’humoriste. Et là, j’ai multiplié mon rêve par deux ! J’en ai la chair de poule. »

Dans Croque la pomme, l’humoriste remonte jusqu’à Adam et Ève pour moquer l’absurdité des codes de la domination masculine. Au fil du spectacle, elle rappelle que la Turquie a accordé le droit de vote aux femmes avant la France ou encore qu’interdicti­on du port du pantalon n’a été levé qu’en 2013 dans l’Hexagone. Une sorte d’histoire du féminisme pour les nuls, menée tambour battant et avec beaucoup de piquant. Car « dit comme ça, franchemen­t, si quelqu’un m’invite à voir un spectacle sur l’histoire du féminisme, même moi, j’ai envie de me pendre », s’amuse l’humoriste.

« Avec le rire, on amène à la réflexion »

Ce serait oublier que Madame 100 000 volts réalise le tour de force d’être à la fois drôle et didactique. « On peut faire rire avec des sujets graves et importants, assure-t-elle. Avec le rire, on amène à la réflexion et au changement des mentalités. »

Si elle égratigne le système patriarcal, Caroline Vigneaux n’a aucun contentieu­x à régler avec le public masculin. « La plupart des hommes ont assez de second degré pour comprendre, confie-t-elle. Ils sont souvent étonnés parce qu’ils ne connaissen­t pas non plus l’histoire du féminisme. Et beaucoup d’entre eux se découvrent féministes dans mon spectacle », se réjouit celle qui se définit comme une « féministe optimiste ». Soir « une féministe qui sait qu’on va dans le bon sens. Ma grand-mère n’avait pas le droit de vote. Aujourd’hui, en France, il n’y a plus de lois misogynes, à part une : les femmes n’ont pas encore accès à la Légion étrangère. Mais parfois, je me dis : “est-ce que tous les combats sont bons à mener ?” », s’interroge-t-elle.

Caroline Vigneaux se bat pour ceux qu’elle a faits siens : « Il reste des vrais combats féministes importants comme les violences faites aux femmes, comme l’égalité des salaires. Là-dessus, on peut mettre notre énergie et parler aussi de la condition féminine à l’étranger. » Et de rappeler : « Dans ma vie d’avocate, j’ai quand même été confronté énormément à des femmes battues et des femmes violées. »

À la ville, l’artiste est engagée au sein de la Fédération nationale solidarité femmes, réseau regroupant 73 organisati­ons, et elle est devenue la marraine de l’associatio­n Journées nationales des femmes élues. « Je pense qu’on milite partout », commente-t-elle. Et d’ajouter : « La culture, et surtout l’humour, ça ouvre toutes les portes. » Comme celles autour des tabous féminins, comme l’éjaculatio­n féminine, qu’elle dézingue sur scène à la toute fin de son spectacle. « J’y vais fort », rigole Caroline Vigneaux. Un final désopilant et culotté, en guise d’apothéose !

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Syspeo / Sipa La comique égratigne le système patriarcal et milite pour le bon sens.

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