Des toits repeints pour dépenser moins
Une PME toulousaine lance une peinture réfléchissante censée réduire le recours à la climatisation durant la saison chaude
Du blanc plus vert. Le principe du « cool roofing » (« toiture fraîche ») consiste à utiliser une peinture réfléchissante afin de renvoyer la chaleur due aux rayons du soleil et abaisser la température des bâtiments. L’idée n’est pas nouvelle, vu que c’est dans ce but que les Grecs de l’Antiquité badigeonnaient leur maison de chaux blanche. « Aux États-Unis, des centaines de magasins Walmart ont peint leur toit en blanc depuis une vingtaine d’années », souligne Michel Rouault, le patron de la PME toulousaine SolarPaint qui lance sa « peinture réfléchissante à haute émissivité ». D’autres ont déjà misé avant SolarPaint sur le « cool roofing ». « Mais personne à l’échelle industrielle », souligne l’entrepreneur. Il vise les « 500 millions de mètres carrés de toitures de bâtiments industriels ou commerciaux » en France, et le boulevard de 40 millions de mètres carrés à blanchir rien qu’en Occitanie.
Jusqu’à 5 °C de moins à l’intérieur
L’idée est de convaincre les propriétaires de ces usines, entrepôts ou grandes surfaces du gain non négligeable sur la facture d’électricité, grâce à un moindre recours à la climatisation durant la saison chaude. « Notre peinture, qui a nécessité quatre ans de travail, permet de faire baisser la température d’un bâtiment de 5 °C, assure Michel Rouault. Et de faire baisser la consommation d’énergie de 10 à 20 %. » Il estime, sous nos latitudes plutôt ensoleillées, que le retour sur investissement est de « trois à cinq ans ». Plusieurs tests grandeur nature ont déjà eu lieu, notamment sur un centre Leclerc du côté de Perpignan (PyrénéesOrientales). La nouvelle peinture toulousaine se veut aussi « propre ». Elle est essentiellement élaborée avec des ingrédients naturels et contient des ajouts de matériaux recyclés, de la brisure de verre par exemple.