Le grand ouf des supporteurs d’Emmanuel Macron
À Paris, les macronistes ont fêté leur première place, dimanche, mais l’élection n’est pas encore gagnée
Les sourires n’étaient pas acquis en début de soirée, au QG d’Emmanuel Macron, Porte de Versailles à Paris. L’ambiance n’était sans doute pas fébrile, mais quand même un peu soucieuse. Alors, quand les estimations du premier tour de cette présidentielle ont commencé à arriver sur les portables vers 19 h 45 – et donnant un score canon pour le président-candidat – certains et certaines ont lâché un grand ouf. Et puis, à 20 h, la grande joie. Avec 27,6 % des suffrages (à 23 h 30), Emmanuel Macron (LREM) creuse un écart net avec Marine Le Pen (RN), sa concurrente du second tour. « C’est un bon résultat. Et c’est même un très bon résultat pour un sortant, avec une bonne participation », note la députée européenne Nathalie Loiseau.
L’heure n’est néanmoins pas à la fête : « On est dans l’humilité et la fierté, un peu en même temps », lâche en souriant un ministre manifestement soulagé. Et maintenant ? Tout le monde, et Emmanuel Macron lui-même, insiste bien sur le fait que l’élection n’est pas acquise le 24 avril. « Nous allons devoir faire valoir la cohérence de notre projet : la lutte contre le chômage, c’est nous, l’écologie, c’est nous, l’Europe, c’est nous », martèle la porteparole, Maud Bregeon.
« Ça sera projet contre projet »
Contre Marine Le Pen, les élus et ministres affirment tous vouloir éviter une campagne moralisatrice. « Ça sera projet contre projet, clame encore la marcheuse. Nous devons montrer que, sous un maquillage plus ou moins réussi, elle n’a pas tant changé que ça. » Après avoir asséché la droite traditionnelle (Valérie Pécresse, candidate LR, n’obtient pas 5 %) force est de constater que les réserves de voix sont à gauche : 32 % des voix, cinq points de plus qu’en 2017. Et avec un Mélenchon à 22,2 %, on est assez loin d’Emmanuel Macron. Bien sûr, les macronistes rechignent à diviser l’électorat entre droite et
Jadot ou les ambitions déçues de l’écologie
Il avait l’ambition de devenir la première force à gauche. Mais le candidat EELV, Yannick Jadot, a échoué dimanche à franchir la barre des 5 % (4,7 %) qui détermine le remboursement des frais de campagne, et arrive plus de 15 points derrière Jean-Luc Mélenchon. Conformément à ses engagements, il a depuis son QG parisien très vite appelé à « faire barrage à l’extrême droite en déposant dans l’urne un bulletin Emmanuel Macron ». Il a aussi lancé un appel aux dons pour poursuivre les « combats » de l’écologie.
Pour Zemmour, ce sera Le Pen au second tour
Manifestement ému devant ses partisans réunis à la Maison de la Mutualité à Paris, Éric Zemmour a appelé dimanche soir ses « électeurs à voter pour Marine Le Pen », au nom de la lutte contre l’immigration. Il avait pourtant, tout au long de la campagne, assuré que sa rivale du RN n’avait « aucune chance » de l’emporter face à Emmanuel Macron. Arrivé en quatrième position avec 7,2 % des voix, le candidat de Reconquête ! s’est dit « déterminé à poursuivre le combat ».