Libéré, Moubarak reste en prison
La justice égyptienne a ordonné lundi la libération conditionnelle de l’ancien président égyptien Hosni Moubarak, poursuivi pour la mort de centaines de manifestants et pour corruption, ont annoncé les médias officiels. Il reste toutefois en détention dans le cadre d’autres affaires, le parquet l’ayant récemment placé en détention préventive pour de nouvelles accusations de corruption. Alors que Moubarak est détenu depuis avril 2011, son avocat avait demandé sa libération au motif que son client avait dépassé la période maximale de détention préventive, qui est de deux ans.
Le « malaise » du juge
La libération conditionnelle de Moubarak intervient deux jours après que son procès en appel a été ajourné à son ouverture, lorsque le président de la cour s’est dessaisi de l’affaire pour la transmettre à une autre juridiction. Le juge Mustapha Hassan Abdallah, qui comme beaucoup d’autres magistrats en activité a été nommé sous le règne de l’ancien président, avait invoqué le « malaise » que lui inspire l’affaire pour justifier son transfert à la cour d’appel du Caire. La Cour de cassation égyptienne a jugé recevable en janvier l’appel de l’ex-président et de son ministre de l’Intérieur, Habib al Adli, condamnés à la réclusion à perpétuité pour leur implication dans la répression de la « révolution du Nil ». Hosni Moubarak, Habib al-Adli et quatre de ses adjoints avaient été reconnus coupables de complicité dans la mort de plus de 800 manifestants lors de l’insurrection.