L’électrocardiogramme se prendra moins de vestes
La visualisation de l’activité électrique du coeur est améliorée
Pourquoi un coeur peut-il soudain accélérer son rythme jusqu’à parfois s’arrêter et ne plus repartir ? Afin de mieux répondre à cette question, l’Institut de rythmologie et de modélisation cardiaque (Liryc) à Bordeaux, dirigé par le Pr Michel Haissaguerre, a développé un outil qui pourrait bien s’imposer comme l’électrocardiogramme (ECG) du futur. Objectif : prévenir de façon plus efficace les « orages électriques » parfois mortels dus à ce que les spécialistes appellent les fibrillations ventriculaires.
Des cartes en 3D
« Le seul outil dont les médecins disposent pour l’étude de l’activité électrique du coeur, l’électrocardiogramme, est resté inchangé ou presque depuis son invention. De plus, il est souvent absolument normal dans les secondes qui précèdent une fibrillation ventricu- laire », explique Rémi Dubois, du Liryc. Avec une société américaine (Cardioinsight), l’Institut a donc conçu une veste constituée de bandes souples adhésives munies de 256 électrodes que le patient enfile. Couplé à des logiciels et à un scanner ou une IRM, l’équipement permet de visualiser l’activité électrique interne du coeur. Résultat : de véritables cartes en 3D du rythme cardiaque qui localisent la zone précise où naît l’anomalie électrique responsable de la fibrillation ventriculaire. Cette zone peut alors être détruite par la chaleur pour guérir le patient. A Bordeaux, plus d’une centaine de personnes ont ainsi déjà été prises en charge. Retrouvez l’intégralité de ce dossier dans le numéro d’octobre de Sciences et Avenir, actuellement en kiosque.