20 Minutes

Quelle valeur accorder aux sondages sur les primaires à la présidenti­elle ?

Le nombre de votants à la primaire de droite reste incertain

- Thibaut Le Gal

Depuis des mois, Alain Juppé fait la course en tête. L’ancien Premier ministre devance Nicolas Sarkozy et les autres candidats de la primaire de la droite et du centre dans les enquêtes d’opinion. Ces sondages « ne valent rien, a pesté François Fillon sur RTL lundi matin. Il n’y a jamais eu de primaire à droite, il n’y a pas de matrice, pas de référence. Enormément de Français ne savent pas encore s’ils vont voter à la primaire. » Difficile de savoir quel sera le profil des votants en novembre. Les instituts utilisent d’ailleurs des bases différente­s, qui peuvent expliquer les écarts de points. Dans son dernier sondage pour le JDD le 3 septembre, l’Ifop pose sa question à « une base de 788 sympathisa­nts de droite et du centre ». L’enquête du Cevipof, réalisée par Ipsos/Sopra Steria en partenaria­t avec Le Monde, cible « plus de 20000 personnes inscrites sur les listes électorale­s », distinguan­t ensuite les électeurs certains d’aller voter des autres. TNS/Sofres sonde un « échantillo­n représenta­tif de 5 006 personnes », et plus précisémen­t « 332 personnes tout à fait certaines d’aller voter ». Enfin, Odoxa a utilisé « un échantillo­n représenta­tif de 5053 personnes », dont « 1472 personnes comptant aller voter et 671 absolument certaines d’aller voter ».

Des profils variables

« Sympathisa­nt de droite et du centre », « personne certaine d’aller voter », « personne comptant aller voter »… Le profil de l’électeur sondé varie selon les instituts. « Entre une primaire qui réunirait un million de votants, ce qui est assez faible, une primaire qui, à l’image de celle de la gauche, attirerait environ 3 millions de Français, et une primaire qui serait un succès inédit, avec 4 ou 5 millions d’électeurs, les résultats varient énormément », reconnaiss­ait récemment Emmanuel Rivière, directeur Stratégies d’opinion de TNS Sofres, dans Le Figaro. Autre problème, la marge d’erreur. « Il est absolument obligatoir­e pour avoir un résultat probant de constituer des échantillo­ns très importants », reconnaît Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop, à Europe 1. Mais ce type d’enquête demande du temps et de l’argent (entre 10000 et 20000€). Les médias préfèrent donc sonder des échantillo­ns plus restreints, avec une marge d’erreur pouvant aller jusqu’à 4 points. Ainsi, dans le dernier sondage de l’Ifop, Bruno Le Maire prend la 3e position avec 13 % (avec plus ou moins 2,1 points de marge d’erreur) devant François Fillon qui obtient lui 10 % des voix (avec la même marge d’erreur). L’inverse aurait donc été possible. Mais alors, qui est avantagé par ces sondages? On estime généraleme­nt qu’un grand nombre de votants bénéficier­ait plus à Alain Juppé qu’à Nicolas Sarkozy. Mais d’autres paramètres ne sont pas pris en compte par les sondages : le nombre de candidats, et les ralliement­s après le premier tour.

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Selon les sondages, Alain Juppé serait en tête et François Fillon, quatrième.

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