« Le Petit Journal » nouvelle formule embarrasse
La reprise de l’émission par Cyrille Eldin a largement déçu, sur la forme comme sur le fond
Les habitués du « Petit Journal », l’une des rares émissions encore en clair de Canal+, attendaient sa rentrée avec une pointe de scepticisme. Le départ de son fondateur et présentateur historique, Yann Barthès, et son remplacement par Cyrille Eldin avaient laissé de nombreux fans orphelins. Finalement, lundi soir, les derniers résistants qui souhaitaient voir la première d’Eldin ont assisté à un massacre en règle de leur émission préférée. Sur Twitter, les réactions ne se sont pas fait attendre. « Catastrophe », « erreur », « gêne » revenaient le plus souvent.
Eldin contre Barthès. Cyrille Eldin avait profité d’une interview au Monde, lundi matin, pour énoncer sa vision de l’émission : « Son “Petit Journal” était très produit, a-t-il remarqué. Il y avait plein de séquences, très découpées. Mon “Petit Journal” sera plus bordélique. » Avant d’ajouter : « Yann Barthès a toujours eu du style, de la finesse, de l’humour, mais ça pouvait devenir avec le temps un poil moralisateur. » Résultat? Eldin aurait mieux fait de tourner sept fois sa langue dans sa bouche. Son émission a été plus bordélique que celle de son prédécesseur, comme annoncé, mais sans aucun fond. Ni humour, ni impertinence. N’en ressort qu’une sorte de longue séquence pas très structurée qui tourne autour d’un présentateur sans charisme. Raté donc.
Le terrain contre le plateau. Dans Le Monde, Cyrille Eldin expliquait avoir repensé le principe de l’émission : « Mon truc, c’est le terrain plutôt que de recevoir les gens depuis un fauteuil dans une situation confortable. Je cherche quelque chose d’un peu plus vrai, d’un peu plus transparent. » Le nouveau présentateur a décidé d’être partout. Le générique le montre à l’Elysée, à la mer, à la campagne, à la montagne... Dans l’émission, il est à la fois en plateau et sur le terrain, où, prétextant la présentation de deux nouvelles journalistes aux politiques pour leur passer le relai, il fait des blagues – lourdes – et reste au centre de l’écran. Tout ça pour ne rien apprendre.
Des « filles » contre Martin, Hugo et les autres. Eldin entendait féminiser le programme. Mission réussie, avec l’arrivée de Sandrine Calvayrac et Mathilde Warnier. Le résultat est plus que limite, voire carrément sexiste, comme cette blague sur les « attributs » de Mathilde Warnier avec Alain Juppé… Sur le fond? Toujours rien.