Le regroupement des islamistes remis en question
Les unités pour détenus radicalisés critiquées après une agression
Comment un détenu de la maison d’arrêt d’Osny (Val-d’Oise) a-t-il pu agresser des surveillants au sein de l’unité dédiée (UD) aux détenus radicalisés, un dispositif créé il y a peu? Bilal T., 24 ans, originaire de Trappes (Yvelines), a poignardé un surveillant avec une arme artisanale. De sources syndicales, il aurait ensuite mis ses mains dans le sang du surveillant avant de se mettre à prier. Un autre maton a été blessé au bras avant de réussir à passer de l’autre côté de la grille avec le surveillant grièvement touché, aujourd’hui hors de danger.
Influence d’autres détenus
D’après l’Ufap-Unsa, deux détenus très radicalisés seraient arrivés il y a six semaines à Osny. « Ils n’ont rien à y faire, explique le secrétaire régional adjoint du syndicat pénitentiaire majoritaire. Depuis leur arrivée, les surveillants ont remarqué que les mentalités dans l’UD ont changé. Certains sont davantage endoctrinés qu’avant. » Depuis la création des UD, plusieurs syndicats dénoncent le regroupement des détenus radicalisés. « Ces unités sont une absurdité, un mensonge d’Etat entériné par le Premier ministre. L’isolement de ces détenus n’existe pas, contrairement à ce qu’on essaie de nous faire croire », s’emporte Jean-François Forget, secrétaire général de l’Ufap-Unsa. « Nous soulignions à l’époque notre crainte quant au regroupement de détenus ayant le même profil fanatique au sein d’une même structure, préférant l’isolement et la dispersion sur plusieurs sites », rappelle la CGT Pénitentiaire dans un communiqué lundi. « L’étanchéité prônée en haut lieu n’existe pas. Quand vous avez des détenus radicalisés au rez-de-chaussée, ils peuvent tout à fait parler à ceux du premier étage par la fenêtre », poursuit le secrétaire régional de l’Ufap-Unsa. « Vous n’empêcherez jamais un détenu de parler avec un autre », renchérit Ahmed El Hoummass, de la CGT.
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