Les deux sous des primaires
Cinq euros pour les électeurs écolos contre deux pour ceux de la droite et du centre. Mais pourquoi le coût du vote aux primaires n’est-il pas le même ?
Si vous prévoyez de voter à l’une des primaires organisées par la droite, les écologistes ou la gauche de gouvernement, vous débourserez une petite participation. Sans dotations publiques, les primaires coûtent cher aux partis. Celle d’EELV devrait atteindre 40000€, quand celle lancée par Les Républicains (LR) est évaluée à huit millions d’euros. Si la primaire socialiste de 2011 a constitué un succès inattendu avec 2,8 millions de votants et 5066700€ produits, les charges ont été, selon Solférino, de 5 881 880 €. Le PS a dû absorber 815 180 €. « Ce coût est très important, « Un scandale financier serait du plus mauvais effet. » La Haute Autorité de la primaire de la droite et du centre mais, politiquement, c’est un excellent retour sur investissement », souligne la porte-parole du PS Corinne Narassiguin. La formule de 2011 – 1 € par électeur et la possibilité de faire des dons – est étudiée pour la primaire de la Belle Alliance populaire (l’association qui organise la primaire du PS et de ses alliés) des 22 et 29 janvier 2017. Participer à la primaire EELV va, en revanche, coûter à l’électeur 5 € pour les deux tours éventuels. Impossible de réduire ce montant avec 10000 à 15 000 votants attendus. « C’est le prix de revient pour un vote par voie postale, en incluant l’impression des bulletins, la mise sous pli, l’envoi des enveloppes ou le prix des lettres T [prépayées pour accompagner le courrier de réponse] », détaille Sandrine Rousseau, porte-parole d’EELV.
Un vote en ligne coûteux
Ce prix de revient grimpe même de 5 à 6€ pour chaque personne votant sur Internet depuis l’étranger. « Ce prix me surprend toujours. Le coût de la sécurisation du vote électronique, assurée par un prestataire extérieur, est très lourd », déplore Sandrine Rousseau. A droite, la contribution demandée est de 2€ par tour de scrutin. Selon la Haute Autorité de la primaire de la droite et du centre, l’élection est budgétée à 8 millions d’euros, dont 5 millions préfinancés par le parti LR. Elle doit être autofinancée à partir de 2 millions de votants par tour. Et s’il y en a davantage, l’argent récolté sera reversé à la campagne présidentielle du candidat désigné. « Ces 2 € ne correspondent qu’aux frais d’organisation. Nous ne sommes pas dans une logique de don, comme le PS l’a fait en 2011 », indique-t-on à la Haute Autorité. Les frais se répartissent en locations de bureaux de vote, l’impression des cahiers d’émargements et les listes électorales, la remontée des résultats nationaux et ceux de l’étranger, la validation par des commissaires aux comptes… Pour la première primaire de la droite, et par « souci de transparence », les comptes seront rendus publics. Car, souligne-t-on, « un scandale financier serait du plus mauvais effet aujourd’hui… »