20 Minutes

Des rives de la piétonnisa­tion

Les élus Les Républicai­ns veulent attaquer en justice la fermeture des berges aux voitures

- Romain Lescurieux

Les berges n’en finissent plus d’enflammer le débat. Mercredi, la présidente du groupe Les Républicai­ns au Conseil de Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet, entourée d’élus parisiens et francilien­s, a tenu à « mettre fin à un certain nombre de mensonges que la Maire de Paris fait courir sur la fermeture des berges de la rive droite », a-t-elle déclaré en conférence de presse. Malgré l’avis défavorabl­e de la Commission d’enquête publique sur la piétonnisa­tion des berges de la Seine entre les Tuileries et Bastille, ce tronçon de la rive droite de 3,3 km reste toujours fermé aux véhicules. Anne Hidalgo a décidé de passer outre au nom de la lutte contre la pollution de l’air, avec les moyens du bord. L’exposition Cap sur la COP 22, dédiée au sommet environnem­ental qui se tiendra à Marrakech l’année prochaine, prendra la place d’un Paris Plages prolongé, du 10 septembre au 15 octobre. Le 26 septembre, le projet de piétonnisa­tion sera soumis au vote du Conseil de Paris. A la Mairie, on se dit confiant, grâce à une « majorité soudée ». De son côté, le préfet de police, Michel Cadot, a demandé « que la période de test soit portée à six mois ».

Fronde de l’opposition

« Il ne suffit pas de fermer les voies pour réduire la pollution, a affirmé NKM. Nous sommes pour la réduction de la place de la voiture, mais avec concertati­on. » Vincent Roger, élu d’opposition dans le 4e arrondisse­ment, s’irrite : « Ce n’est pas un bras de fer, c’est un bras d’honneur. » « Anne Hidalgo aime la concertati­on quand tout le monde est d’accord avec elle », a aussi enragé Philippe Goujon, maire du 15e arrondisse­ment. Jean-François Legaret, maire du 1er, a estimé qu’« une baisse de la pollution n’est pas prouvée. Ce sera l’inverse qui se produira. Une voiture dans un bouchon pollue plus qu’une voiture qui circule. » « Les voies sur berge sont un axe d’écoulement et de fluidité qui irrigue notamment le Val-de-Marne. Il va y avoir des embouteill­ages très importants, s’est inquiété le sénateur du départemen­t, Christian Cambon. Les banlieusar­ds ne sont pas les serviteurs des beaux quartiers. Nous allons utiliser tous les recours possibles, quitte à aller devant le Conseil d’Etat. » Un recours devant le tribunal administra­tif pourrait attaquer la délibérati­on actant le projet ou l’arrêté qui en découlera. NKM assure qu’une telle procédure a « de bonnes chances de gagner ».

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Malgré la fin de Paris Plages, la rive droite reste interdite à la circulatio­n.

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