Des rives de la piétonnisation
Les élus Les Républicains veulent attaquer en justice la fermeture des berges aux voitures
Les berges n’en finissent plus d’enflammer le débat. Mercredi, la présidente du groupe Les Républicains au Conseil de Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet, entourée d’élus parisiens et franciliens, a tenu à « mettre fin à un certain nombre de mensonges que la Maire de Paris fait courir sur la fermeture des berges de la rive droite », a-t-elle déclaré en conférence de presse. Malgré l’avis défavorable de la Commission d’enquête publique sur la piétonnisation des berges de la Seine entre les Tuileries et Bastille, ce tronçon de la rive droite de 3,3 km reste toujours fermé aux véhicules. Anne Hidalgo a décidé de passer outre au nom de la lutte contre la pollution de l’air, avec les moyens du bord. L’exposition Cap sur la COP 22, dédiée au sommet environnemental qui se tiendra à Marrakech l’année prochaine, prendra la place d’un Paris Plages prolongé, du 10 septembre au 15 octobre. Le 26 septembre, le projet de piétonnisation sera soumis au vote du Conseil de Paris. A la Mairie, on se dit confiant, grâce à une « majorité soudée ». De son côté, le préfet de police, Michel Cadot, a demandé « que la période de test soit portée à six mois ».
Fronde de l’opposition
« Il ne suffit pas de fermer les voies pour réduire la pollution, a affirmé NKM. Nous sommes pour la réduction de la place de la voiture, mais avec concertation. » Vincent Roger, élu d’opposition dans le 4e arrondissement, s’irrite : « Ce n’est pas un bras de fer, c’est un bras d’honneur. » « Anne Hidalgo aime la concertation quand tout le monde est d’accord avec elle », a aussi enragé Philippe Goujon, maire du 15e arrondissement. Jean-François Legaret, maire du 1er, a estimé qu’« une baisse de la pollution n’est pas prouvée. Ce sera l’inverse qui se produira. Une voiture dans un bouchon pollue plus qu’une voiture qui circule. » « Les voies sur berge sont un axe d’écoulement et de fluidité qui irrigue notamment le Val-de-Marne. Il va y avoir des embouteillages très importants, s’est inquiété le sénateur du département, Christian Cambon. Les banlieusards ne sont pas les serviteurs des beaux quartiers. Nous allons utiliser tous les recours possibles, quitte à aller devant le Conseil d’Etat. » Un recours devant le tribunal administratif pourrait attaquer la délibération actant le projet ou l’arrêté qui en découlera. NKM assure qu’une telle procédure a « de bonnes chances de gagner ».