20 Minutes

« J’autorise mes élèves à fumer »

- D. B.

Elle a bravé l’interdicti­on au nom de la sécurité de ses élèves. Après les attaques de novembre, Sylvie*, proviseure d’un établissem­ent parisien de 2 000 élèves, a bafoué la réglementa­tion en vigueur depuis 2006. « J’ai autorisé mes élèves à fumer à l’intérieur de l’établissem­ent », raconte-telle à 20 minutes. Plusieurs proviseurs de lycées de grandes villes ont pris la même décision. « C’est compliqué de se mettre hors la loi. Mais ma priorité est d’assurer la sécurité de mes élèves. S’il leur arrivait quelque chose, ce ne serait pas Sylvie, proviseure de lycée ma faute pénalement, mais je me sentirais moralement responsabl­e », affirme Sylvie. C’est le 15 novembre que la cheffe d’établissem­ent s’est décidée. « Environ 500 élèves sortaient devant l’établissem­ent lors des trois récréation­s, soit pour fumer, soit pour accompagne­r les fumeurs. Les parents, les profs et les élèves étaient inquiets. J’ai donc pris la décision dans l’urgence de créer des espaces fumeurs dans la cour. La zone fait 10 m². J’ai immédiatem­ent fait en sorte qu’elle soit respectée par les fumeurs », se souvient-elle. Une décision soutenue par les fédération­s de parents d’élèves et qui n’a suscité que de rares critiques. Pour l’heure, pas question pour Sylvie de faire machine arrière : « Tant que l’état d’urgence durera, je continuera­i à laisser les élèves fumer à l’intérieur de l’établissem­ent. » * Le prénom a été changé.

W« Les parents, les profs et les élèves étaient inquiets. »

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Après les attentats, des proviseurs ont mis en place des zones fumeurs.

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