Les copains d’abord mais une programmation variée
De plus en plus de musiciens créent leur propre événement
Les musiciens, tous des poètes incapables de jongler avec les embûches administratives ? Que nenni ! Pour preuve, de plus en plus d’artistes montent des festivals dans leur ville d’origine ou d’adoption pour jouer à domicile. Mais aussi pour faire jouer les copains. « Au début, nous montions nous-mêmes nos tournées, raconte Amaury Ranger co-créateur du Coconut Music Festival à Saintes (17). On croisait pas mal de groupes en tournée, dans les festivals, avec lesquels on est devenu potes. Nous avons commencé à vouloir organiser des dates pour eux quand ils venaient en France. Et on y a pris goût. » D’un point de vue musical, ces artistesorganisateurs jouent volontiers l’éclectisme Laurent Garnier est loin de ne programmer que de la techno au festival Yeah, à Lourmarin (84). Au Coconut festival, si la tendance est à la pop indé, on peut entendre bien des sons différents. Même Elektricity, à Reims, embrasse tous les sous-genres de l’électro. « On ne monte pas un festival pour revoir les mêmes gueules qu’on voit déjà toute l’année, explique Yuksek, son créateur, mais plutôt ceux qu’on aime et qu’on admire. »
Une expertise musicale
Et les festivaliers adhèrent à cette philosophie du copinage. A Saintes, ils se réjouissent de découvrir une programmation d’artistes méconnus. « Venir ici, ça donne l’impression d’en faire un peu partie. Je n’écoute que la musique que mes amis me conseillent. Mais mes amis connaissent moins de groupes que les gars de Coconut », plaisante Tristan. Pour l’instant limités en nombre et en taille, les festivals organisés par des musiciens pourraient devenir un modèle économique intéressant. De plus en plus d’artistes américains vendent leurs recommandations musicales aux plateformes de streaming. Les musiciens peuvent ainsi vendre leur expertise musicale. Même si, pour l’instant, à Saintes, « l’important, c’est surtout qu’il y ait des huîtres et du cognac ».